20 novembre 1911 :
Naissance à Varsovie de David Syzmin qui deviendra un photographe célèbre sous le nom de David Seymour.
Né d’une famille juive de Varsovie, Dawid Szymin (américanisé David Seymour en 1942) étudie les arts graphiques à Leipzig, qui compte alors 24 musées. Il se destine à suivre les traces de son père Benjamin, éditeur, mais l’histoire n’aura de cesse de court-circuiter sa vie. Un temps en France, à Paris, il travaille pour l’hebdomadaire Regards, pour lequel il couvre la guerre civile espagnole. Il est parmi les premiers à penser la photographie en séquences, à écrire les textes et légendes qui accompagnent ses reportages (package story), ici sur les dockers de Marseille ou les féodaux des Halles, là sur l’enterrement d’Henri Barbusse au Père-Lachaise.
C’est un homme élégant et brillant, qui parle couramment six langues, aime jouer aux échecs et au ping-pong, et se tient non en retrait, mais au cœur de l’événement. David Seymour se sent concerné par ce qu’il voit, les victimes civiles, notamment, dont il sera, en quelque sorte, le porte-parole. Et plus encore après la guerre, lorsqu’il fera, pour l’Unicef, une longue enquête sur «les conditions de vie des enfants ayant survécu à la Seconde Guerre mondiale».
On le surnomme CHIM, abrégé de son nom d’origine.
En 1947, il crée avec Robert Capa, Henri Cartier-Bresson notamment, la coopérative photographique Magnum Photos et en devient le premier président.
Magnum Photos regroupe quelques-uns des plus grands photographes et photo-journalistes du monde. Elle a des bureaux à New York, Londres, Paris et Tokyo.
Son objectif est de permettre aux photographes de garder un contrôle total sur les droits de leurs photos.
Auparavant, les agences photographiques achetaient tous les droits sur les productions des photographes, une fois leurs droits vendus, ceux-ci n’avaient plus aucun contrôle sur l’utilisation de leurs photos.
Dans les années cinquante, le voici en Italie, à Rome, soudain passionné par la spiritualité et les fêtes religieuses… Et le cinéma, bien sûr. Il fera des portraits magnifiques de Ava Gardner, Kirk Douglas, Sophia Loren. Comme il se sent méditerranéen, il voyage en Grèce, puis en Israël. Quand éclate la crise de Suez en 1956, il s’embarque pour l’Egypte. Le 10 novembre, quatre jours après l’armistice, il tombe aux côtés de Jean Roy, reporter à Paris-Match, « sous un tir de mitraillettes égyptiennes alors qu’ils font route vers Al-Kantara pour assister à un échange de prisonniers de guerre ».
Carole Naggar lui a consacré une biographie sous le titre « David Seymour: vies de CHIM », parue en 2014.
