Ephéméride | Emanuel Goldenberg (Edward G. Robinson) [12 Décembre]

12 décembre 1893

Naissance à Bucarest d’Emanuel Goldenberg, au cinéma Edward G. Robinson.

Robinson est né dans une famille juive roumaine de langue yiddish à Bucarest, fils de Sarah Guttman et de Moyshe Goldenberg, entrepreneur de bâtiment.

Après qu’un de ses frères ait été attaqué par une foule antisémite, la famille décide d’émigrer aux États-Unis. Ils arrivent à New York le 14 février 1903. « A Ellis Island, je suis né de nouveau », écrit-il. « La vie pour moi a commencé quand j’avais 10 ans. » Il grandit dans le Lower East Side, et passe sa Bar Mitzvah à la First Roumanian-American Congregation. Il fréquente la Townsend Harris High School, puis le City College de New York, avec le projet de devenir avocat pénaliste. Il aime jouer et se produire devant un mublic et obtient une bourse d’études de l’American Academy of Dramatic Arts, après quoi il change son nom pour Edward G. Robinson. Le G. est là pour rappeler Goldenberg.

Il commence sa carrière d’acteur sur la deuxième avenue, le quartier des théâtres Yiddish en 1913 et fait ses débuts à Broadway en 1915. En 1923 il fait ses débuts au cinéma dans un film muet, « The Bright Shawl ». Son rôle de gangster hargneux dans une comédie policière de Broadway, « The Racket », en 1927 le fait engager pour jouer des rôles similaires au cinéma.

La carrière cinématographique d’Edward G.Robinson s’étend sur 50 ans et 101 films. Son rôle le plus emblématique est sans doute celui du gangster Caesar Enrico « Rico » Bandello dans « Little Caesar » (1931). Il le catalogue comme un « dur » pour une grande partie de sa carrière, dans des œuvres comme « Five Star Final » (1931), « Smart Money » ( 1931, son seul film avec James Cagney et Boris Karloff), « Tiger Shark » (1932), « Kid Galahad » (1937) avec Bette Davis et Humphrey Bogart, et, dans une parodie de ses rôles de gangster, « A Slight Case of Murder ».

En 1939, au moment où la Seconde Guerre mondiale éclate en Europe, il joue un agent du FBI dans « Confessions of a Nazi Spy », le premier film américain qui présente le nazisme comme une menace pour les États-Unis. Il se porte volontaire pour le service militaire en juin 1942 mais est réformé en raison de son âge de 48 ans. Au lieu de cela, l’Office of War Information le nomme représentant spécial basé à Londres: De là, profitant de ses compétences multilingues, il lance des appels à la radio en plus de six langues à des pays d’Europe sous domination nazie. .

En 1940, il joue Paul Ehrlich dans « Dr Erlich’s Magic Bullet » (1940) et Paul Julius Reuter dans « A Dispatch from Reuter’s » (1940), deux films biographiques de personnalités publiques juives de premier plan. Pendant ce temps, tout au long des années 1940, Robinson démontre son talent tant pour les rôles de film noir que de comédie, dont « Manpower » (1941) de Raoul Walsh avec Marlene Dietrich et George Raft; « Larceny, Inc. » (1942) avec Jane Wyman et Broderick Crawford; « Double Indemnity » de Billy Wilder (1944) avec Fred MacMurray et Barbara Stanwyck; dans « The Woman in the Window » (1944) et « Scarlet Street » (1945) de Fritz Lang, avec Joan Bennet et Dan Duryea ; et « The Stranger » d’Orson Welles (1946) avec Welles et Loretta Young. Pour le réalisateur John Huston, il joue le gangster Johnny Rocco dans « Key Largo » (1948), le dernier des cinq films qu’il a fait avec Humphrey Bogart.

Après la fin de la guerre, Robinson prend publiquement position en faveur des droits démocratiques pour tous les Américains, en particulier en exigeant l’égalité sur le lieu de travail pour les Noirs. Il signe l’appel de la Commission pour des pratiques d’emploi équitables afin de mettre fin à la discrimination au travail. Les dirigeants noirs font son éloge comme « grand ami des Noirs et grand défenseur de la démocratie ».

Pendant les années de guerre où Robinson prend la parole contre le fascisme et le nazisme, bien que n’étant pas un partisan du communisme, il ne critique pas l’Union Soviétique qu’il voit comme un allié contre Hitler. Cependant, note l’historien du cinéma Steven J. Ross, « les activistes qui ont attaqué Hitler sans attaquer simultanément Staline ont été vilipendés par les critiques conservateurs comme communistes, ou dupes des communistes, ou, au mieux, idiots utiles libéraux. »
De plus, Robinson apprend que 11 des plus de 850 organisations caritatives et groupes qu’il a aidés au cours de la décennie précédente ont été répertoriées par le FBI comme organisations-paravent communistes. En conséquence, il est appelé à témoigner devant le Comité des activités anti-américaines du sénateur McCarthy en 1950 et 1952 et menacé d’être placé sur la liste noire.

Comme il apparaît dans la transcription complète du Comité des activités anti-américaines du 30 avril 1952, Robinson «donne les noms» des sympathisants communistes (Albert Maltz, Dalton Trumbo, John Howard Lawson, Frank Tuttle et Sidney Buchman) et répudie certaines des organisations il avait appartenu à dans les années 1930 et 1940. « J’ai été dupé et utilisé. » déclare-t-il. Il est mis lui-même hors de cause, mais la suite de sa carrière en souffre. On lui a offre des rôles moins importants et moins fréquemment.

Sa réhabilitation reçoit un coup de pouce en 1954, lorsque le célèbre réalisateur anticommuniste Cecil B. DeMille lui donne le rôle du traître Dathan dans « Les dix commandements ». Le film sort en 1956, ainsi que son thriller psychologique « Nightmare ». Après une brève absence de l’écran, la carrière cinématographique de Robinson, accrue d’un nombre croissant de rôles à la télévision, reprend définitivement en 1958/59, avec la sortie du film « A Hole in the Head » aux côtés de Frank Sinatra.
La dernière scène jouée par Edward G. Robinson est une séquence d’euthanasie, dans le film culte de science-fiction Soylent Green (1973).

Il meurt douze jours plus tard des suites de son cancer de la vessie.