Ephéméride | Otto Preminger [5 Décembre]

5 décembre 1906

Naissance d’Otto Preminger

Otto Preminger naît à Wiznitz en 1906 dans une famille bourgeoise juive de Bukovine (alors en Autriche-Hngrie). En 1915, le père d’Otto Preminger, procureur de son état, installe sa famille à Vienne, pour plus de sécurité. Dès l’adolescence, le jeune Otto se passionne pour le théâtre.
Il travaille d’abord dans la troupe de Max Reinhardt. Il en prend la direction en 1933, et y monte une cinquantaine de pièces.

Il réalise son premier film, Die grosse Liebe (Le Grand Amour) en 1931 en Autriche.
En 1934, Joseph Schenck, président de la 20th Century Fox, venu chercher de nouveaux talents en Europe, l’invite à Hollywood. Preminger accepte l’invitation et débarque à New York le 26 octobre 1935.

La liste de ses chefs d’oeuvre est plus longue que le bras.

Qu’on en juge:

1944: Laura, son premier grand succès avec l’inoubliable Gene Tierney et Dana Andrews
1947: Ambre avec Linda Darnell et George Sanders
1949: Le mystérieux Dr Korvo avec Gene Tierney, Richard Conte et Jose Ferrer
1952: Un so doux visage avec Robert Mitchum et Jean Simmons
1953: La lune était bleue avec William Holden et David Niven
1954: Rivière sans retour avec Robert Mitchum et Marilyn Monroe
1954: Carmen Jones avec Dorothy Dandridge et Harry Gina Belafonte
1955: L’homme au bras d’or avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
1955: Condamné au silence avec Gary Cooper et Rod Steiger
1958: Bonjour tristesse avec Deborah Kerr, Jean Seberg et David Niven
1959: Porgy and Bess avec Sydney Poitier, Dorothy Dandridge et Sammy Davis Junior
1960: Autopsie d’un meurtre avec James Stewart, Lee Remick et Ben Gazarra (un de mes préférés)
1960: Exodus avec Paul Newman et Eva Marie Saint
1962: Tempête à Washington avec Henry Fonda et Charles Laughton
1965: Première victoire avec Henry Fonda, John Wayne et Kirk Douglas
1965: Bunny Lake a disparu avec Laurence Olivier
1967: Que vienne la nuit avec Michael Caine, Faye Dunaway et Jane Fonda
1970: Dis-moi que tu m’aimes Junie Moon avec Liza Minelli
1979: Le facteur humain avec Richard Attenborough, John Gielguld, Derek Jacobi. Son dernier film et un magnifique chant du cygne.

Au cours des années 50 et 60, Preminger eut à se battre contre le puritanisme qui régnaient dans les studios de Hollywood. Ses films traitaient de sujets controversés et tabous, qui remettaient en cause le code de censure de la Motion Picture Association of America et la liste noire d’Hollywood.
La Legion of Decency catholique condamna la comédie The Moon Is Blue (1953) pour des raisons morales. Basé sur une pièce de Broadway qui avait suscité des protestations de masse pour son utilisation des mots «vierge» et «enceinte», le film sortit sans le sceau d’approbation du code de la production.
Basé sur le roman de Nelson Algren, L’homme au bras d’or (1955) fut l’un des premiers films hollywoodiens à aborder la dépendance à l’héroïne.
Plus tard, Autopsie d’un meurtre (1959), avec ses discussions franches sur le viol et les rapports sexuels, conduisit les censeurs à s’opposer à l’utilisation de mots tels que «viol», «sperme», «orgasme» et «pénétration». Preminger ne consentit qu’à une seule concession (en substituant « viol » à « pénétration ») et le film sortit avec le sceau du MPAA, marquant le début de la fin du Code Hays. Sur Exodus (1960) Preminger frappa un premier coup majeur contre la liste noire d’Hollywood en engageant ouvertement le scénariste banni Dalton Trumbo.

Otto Preminger est mort à New York en 1986, à l’âge de 80 ans des suites d’un cancer du poumon et de la maladie d’Alzheimer.