Ephéméride | Lee Strasberg [17 novembre]

17 novembre 1901

Naissance à Budzanow (aujourd’hui en Ukraine) d’Israel Strassberg, dit Lee Strasberg, le gourou des plus grandes stars d’Hollywood.

« Ressens la douleur et tu pourras alors la jouer, expliquait Lee Strasberg à Marlon Brando, Robert de Niro et Marilyn Monroe et à d’autres futures vedettes.

Lee Strasberg fut le père du «Method acting» aux États-Unis. Son école d’art dramtique, l’Actors Studio a vu naître des stars de la scène et du cinéma telles que Marlon Brando, James Dean, Marilyn Monroe, Paul Newman, Al Pacino, Dustin Hoffman, Robert De Niro et Al Pacino, parmi beaucoup d’autres. Sa technique, basée sur les méthodes d’interprétation développées en Russie par Konstantin Stanislavski, utilisait des exercices intensifs, souvent douloureux, pour permettre aux acteurs d’imaginer la vie intérieure des personnages qu’ils représentaient, notamment en se connectant aux souvenirs d’enfance de leurs personnages fictifs.

Israël Strassberg naquit à Budzanow, dans l’empire austro-hongrois (aujourd’hui Budaniv, Ukraine). Il était le plus jeune des trois fils de Baruch Meyer Strassberg, un aubergiste, et de Chaia (devenue plus tard Ida) Diner. En 1909, plusieurs années après que Baruch se fut rendu à New York pour commencer une nouvelle vie pour la famille, Chaia et les garçons le rejoignirent dans le Lower East Side, où il travaillait comme presseur.

Israël était un excellent élève, mais il fut tellement traumatisé par la mort de son frère Zalmon lors de l’épidémie de « grippe espagnole » de 1918 qu’il quitta le lycée et commença à travailler, d’abord comme commis d’expédition, puis comme comptable dans un atelier de perruques. Dans le même temps, sur les encouragements d’un parent, Israël prit un petit rôle dans une pièce de théâtre yiddish mise en scène par le « Progressive Drama Club ». Il rejoignit ensuite l’atelier de théâtre basé dans le foyer d’immigrants de Christie Street, dans le bas Manhattan. À peu près à la même époque, il changea son nom en I. Lee Strasberg, abandonnant ensuite l’initiale.

En 1923, la compagnie du Théâtre d’Art de Moscou de Stanislavski passa à New York. Strasberg vit toutes leurs productions et en fut profondément affecté. Persuadé qu’il ne deviendrait jamais acteur vedette, il envisagea d’enseigner. Il commença à étudier avec Richard Boleslavsky et Maria Ouspenskaya, deux membres du Théâtre d’Art qui étaient restés à New York après la fin de la tournée.

Ce que Strasberg a pris chez ces professeurs, écrit Richard Schickel (dans sa biographie d’Elia Kazan, collègue de Strasberg), « c’était la conviction que, tout comme un acteur peut être préparé physiquement à son travail par des cours de danse, de mouvement et d’escrime, il peut être préparé mentalement en ayant recours à des exercices mentaux analogues. »

Strasberg décida de codifier les méthodes qu’il avait apprises pour utiliser la « mémoire affective », ainsi qu’il appela l’aspect le plus controversé de son enseignement – « afin de mobiliser des émotions de leur propre vie pour éclairer leurs rôles sur scène ».

En 1931, Strasberg, avec ses amis Harold Clurman et Cheryl Crawford, fonda le « Group Theatre » à New York, un collectif d’écrivains, de metteurs en scène et d’acteurs, où il put mettre à l’essai sa méthode d’enseignement.
En 1948, après un séjour à Los Angeles dans l’industrie cinématographique, Strasberg, de retour à New York, rejoignit Clurman, Crawford, Elia Kazan et d’autres pour diriger le studio d’acteur « Actors Studio » qu’ils avaient fondé l’année précédente. Strasberg devint président et directeur artistique de l’école, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort, en plus de l’enseignement privé qu’il proposait au « Lee Strasberg Theatre and Film Institute », qu’il ouvrit à New York et Hollywood en 1970 avec sa troisième épouse, Anna Mizrahi. (Aujourd’hui, l’Institut est associé à l’Université de New York)

Les méthodes pédagogiques utilisées à l’Actors Studio ressemblaient à bien des égards à la psychothérapie et ont toujours été controversées. Afin de maximiser la liberté d’expression des acteurs, les ateliers d’interprétations étaient toujours fermés. Strasberg a souvent suscité de vives réactions de la part des gens, allant de l’amour à la haine. En particulier, ses relations avec Marilyn Monroe, émotionnellement dépendante, au cours des dernières années de sa vie, ont fait l’objet de nombreuses critiques et d’examens minutieux, de même que son reniement des enfants de son second mariage, John Strasberg et la défunte Susan Strasberg (qui interpréta Anne Frank à Broadway en 1950).

Vers la fin de sa vie, Strasberg recommença à jouer, notamment à l’écran, en 1974, dans « Le Parrain II », dans lequel il représentait de manière mémorable le vieux gangster Hyman Roth.

Lee Strasberg est décédé le 17 février 1982 à l’âge de 80 ans.