A gutn tog, tayere fraynt. Bonjour chers amis
J’espère que vous avez assimilé les premières notions de yiddish de la fois précédente. Nous allons petit à petit poursuivre notre connaissance des pronoms personnels et du verbe avoir dans un premier temps.
Rappelons-nous les deux pronoms personnels Ikh et du, je et tu , valables pour un garçon comme pour une fille . Attaquons maintenant la troisième personne . Pour un homme, un être masculin, on dira ER , et pour une femme, un être féminin, on dira ZI.
Quant au verbe avoir, nous avions vu les deux premières déclinaisons au singulier hob et host, j’ai : Ikh hob, tu as Du host. La troisième personne du verbe avoir se prononce hot.
Exemple : Er hot a hoyz. Il a une maison. Zi hot a hoyz. Elle a une maison. hoyz signifiant maison.
Et s’il n’y a pas de maison, ce qui peut arriver, on rajoutera nisht keyn ou nit keyn après le verbe : Er ou bien Zi hot nisht keyn hoyz. Il /elle n’a pas de maison.
Nous allons à présent nous familiariser avec le verbe être qui se dit zayn a l’infinitif et se conjugue ainsi : Ikh bin, je suis. On peut être tout un tas de choses par exemple Ikh bin hungerik : j’ai faim ou Ikh bin dorsthik : j’ai soif. Du bist mid. tu es fatigué. Er iz nisht mid. Il n’est pas fatigué. Lorsqu’il s’agit d’un état, pour exprimer la négation, on mettra simplement nisht ou nit après le verbe. Zi iz nisht kleyn ou Zi iz nit keyn . Kleyn signifie petit. Dans ce cas elle n’est pas petite.
Avant d’aborder une nouvelle notion, arrêtons-nous un peu sur la prononciation. Vous ne devriez pas avoir de difficultés à prononcer les mots, les sons se trouvant pratiquement tous dans la prononciation française. si ce n’est qu’ils peuvent être parfois un peu longs. An oysergeveyntlekhe piese: une pièce extraordinaire. n’hésitez pas à prendre votre temps.
Il y a en yiddish beaucoup de diphtongues, c’est à dire des syllabes composées de sons différents comme oy, ay ey, et il faudra apprendre à faire la différence entre les ey et le ay. En yiddish polonais , il n’y a pas de nuance entre les deux sons. On dira , si on compte un, deux, trois : ayns, tsvay, dray. En klal yiddish, on différenciera subtilement eyns, tsvey dray. Mais il y a surtout les gutturales, comme en allemand ch. Prononcez bien Ikh ,le je, et non pas ir, parce que ce sont deux mots différents. Un autre exemple : aussi, se dit oykh et non pas oyr. mais cela viendra au fil du temps. Si vous avez déjà mangé du raifort pour accompagner vos plats, qui se dit khrein, vous saurez le prononcez. Sinon, vous pouvez tester.
La semaine dernière, nous avons vu l’article indéfini qui se dit ‘a’ dans presque tous les cas .Il se transforme en ‘an’ lorsque le mot suivant commence par une voyelle : an orem : un bras, an elektriker : un électricien, an oyer : une oreille.
Nous allons à présent aborder les articles définis. En yiddish, il existe trois genres. Le masculin, le féminin et le neutre.
Père se dit foter. Si on veut dire un père, on dira a foter, et si on veut dire le père, on mettra l’article défini masculin avant qui se prononce der : soit Der foter. Certains ne connaissant que la version familière de père qui se dit tate, on dira Der tate. Au féminin on utilisera l’article di, ce qui donnera, di mutter. Évidemment, si on veut dire mère de façon plus familière, on dira di mame. Qui ne connait la fameuse chanson, a yiddishe mame ? on peut d’ailleurs y rajouter un « oy » en y pensant.
Le « oy » en yiddish a plusieurs sens, lorsqu’une catastrophe arrive, lorsqu’on pense à toutes les difficultés de la vie, on prononcera « oy ». Mais quand on pousse un soupir de soulagement, on dira également « oy ». Lorsqu’on enlève ses chaussures qui font du 40 alors que les pieds font du 41.Dans la fameuse chanson tirée du film Yidl mitn fidl, Yidl et son violon, la jeune Yidl s’exclame : ‘oy, mame, bin ikh farlibt’ : Oh Maman, je suis amoureuse.
Le triplement du oy : « oy, oy, oy » ne fait qu’accentuer le fait que quelque chose s’est vraiment mal passé.
Il existe un autre genre qui s’appelle le neutre. L’article qui caractérise le neutre est dos. L’enfant se dira : dos kind, la jeune fille : dos meydl.
Le neutre sera utilisé pour définir certaines catégories de mots, comme les diminutifs, des mots avec certaine terminaison etc. Le mieux est d’apprendre devant chaque nom commun le genre qui lui correspond.
Mettons en pratique ces quelques notions par un petit dialogue.
Itzhok: – Dos kind iz hungerik, farvos?
Sore zogt : es iz shpet .
Sore nemt a shtikl broyt .
Sore: -Ikh hob nisht keyn kuchen ober broyt hob Ikh.
Itzhok: -Gut
Dovid nemt dos broyt in moyl un zogt.
Dovid : -Es iz gut.
Itzhok : -Er iz zeyer tsufridn.
Sore : -Un Du ? Bistu hungerik ?
Itskhok : Neyn Ikh bin dorshtik. Ikh trink a glezl tey mit tsitrin.
Commençons par les prénoms .Dans chaque langue, la prononciation d’un nom ou prénom diffère. En français on dira Michael, en anglais maykl et en yiddish Mikhoel. Dans ce dialogue , nous avons trois protagonistes, Sarah , qui se dit Sore, Itzhak se dit Itskhok, et David se dit Dovid.
Dans ce dialogue, Itzkhok constate que l‘enfant a faim. Dos kind iz hungerik et demande pourquoi .Farvos ? Sa femme Sore lui répond. S’iz shpet. Il est tard.
Jusqu’à présent, nous avons vu la déclinaison du verbe avoir au singulier . Pour rappel, Ikh hob, du host, er hot . Nous allons à présent voir la déclinaison du verbe être dont l’infinitif est zayn. Ikh bin, Du bist, Er iz,Zi iz.
Nous utiliserons la même combinaison pour les nouveaux verbes. Voyons à présent notre premier verbe à l’infinitif : le verbe nemen. Prendre.
Pour le décliner aux trois personnes du singulier, nous allons utiliser la recette suivante : D’abord prendre comme base l’infinitif, retrancher le en ou le n final : il reste nem, ce qui donnera à la première personne : Je prends, Ikh nem. Pour la deuxième personne, on rajoutera st à la fin. Du nemst, et pour la troisième personne, on rajoutera t à nem ce qui donne nemt.
Ikh nem, du nemst, er ou zi nemt. La majorité des verbes se décline de la même façon.
Prenons un autre verbe : Zogn .Le second verbe zogn, signifie dire. Comme pour nemen, retranchons le en ou n final pour arriver à ..zog. Ikh zog, du zogst, er ,zi zogt . il ou elle dit. Sore zogt : Sarah dit.
Le pain se dit broyt.il s’agit d’un nom neutre, on dit alors :dos broyt. Ici , il prend un morceau de pain : a shtikl broyt , puis dit : Oy , s’iz gut : oh que c’est bon. Ikh hob nisht keyn kuchen. Je n’ai pas de gâteau. Der kuchen est un gâteau en général. Pour spécialistes, ou nostalgiques, on peut manger divers sortes de gâteaux. Le kezkuchen, le gâteau au fromage, ou l’eplkuchen le gâteau aux pommes, le tout est d’ajouter la spécialité avant le mot gâteau.
Et vous, quelle est votre spécialité ?
Er iz tsufridn signifie il est content. S’il ne l’était pas, on aurait rajouté la négation, nisht ou nit après le verbe.Er iz nisht tsufridn ou : Er iz nit tsufridn.
-Ensuite, Sore demande à Itzkhok s’il a aussi faim. Bistu oykh hungerik ? as-tu aussi faim.
Ce à quoi Itzkhok répond : Neyn, Ikh bin dorshtik .Ikh trink a gloz tey mit tsitrin : non j’ai soif, je bois un thé ou mot à mot : je bois un verre de thé avec du citron.
–Mit signifie avec et tsitrin, citron.
Après avoir défriché le texte, voici quelques exercices :
Comment diriez-vous : le père a faim, il prend un morceau de gâteau.
Réponse : Der foter ou der tate iz hungerik. Er nemt a shtikl kuchn.
La mère a soif et boit un thé au citron. Di muter ou di mame iz dorshtik un trinkt a gloz tey mit tsitrin.
Vous remarquerez qu’avoir faim ou soif en yiddish ne se conjugue pas avec le verbe avoir comme en français, mais avec le verbe être. Ikh bin hungerik, Ikh bin dorshtik.
Pour résumer, nous avons abordé le verbe aux trois premières personnes du singulier
- Ikh bin, du bist, er /zi iz : Je suis, tu es, il/elle est
- Nous avons appris trois verbes prendre : nemen, zogn : dire et boire : trinken
- Nous avons appris les articles définis : der, di dos qui correspondent chacun à un genre différent. Pensez à enregistrer le genre de chaque mot afin de ne pas dire : ma pain, ou le maison.
- Nous avons enrichi notre vocabulaire des mots suivants :
Di muter : la mère, der foter : le père. Di mame, der tate, plus affectueux.
- Dos broyt, le pain .A shtik un morceau et a shtikl, un plus petit morceau. Vous verrez petit à petit que le yiddish est spécialiste des diminutifs. Pour signifier qu’un objet est plus petit , on change la terminaison du mot : a shtik : un morceau, a shtikl : un petit morceau, un shtikele ; un tout petit morceau.
Le l final ou le ele est très courant.
- Le gâteau : der kukhn , le citron : der tsitrin, le thé der tey : le verre der gloz .
- Tsufridn content.
Toujours dans le souci de vous habituer à plusieurs accents, ne prenez pas parti pour l’un ou l’autre accent comme l’intime ce proverbe :
Me zogt nisht zougt, me zougt zogt.
A gite vokh
