Les contes du Schtetl sur Seine

 jean claude lonka
Le 23 avril 2015

Bonjour toutes et tous y compris ceux qui n’allaient pas au « Magasin Réunis », à « La toile D’Avion » ou chez « Broco » ou bien au restau « Chez Jenny ». Vous avez mal dormi mais une petite blague va vous remettre les cheveux à plat.

Simha a des difficultés financières pour payer son loyer, il lui manque 20 groshen à donner à son propriétaire. Il est désespéré.

Sa femme Roza lui propose d’aller à la shoul pour prier et faire une demande à Dieu afin qu’il lui vienne en aide, car elle sait que son mari est un homme pieu, travailleur, sans vice, un bon mari et un bon père et Dieu forcément va pouvoir lui venir en aide. Alors il se rend à Shoul.

A l’intérieur est déjà en train de prier Libkè. Libkè est un homme très riche qui possède des terres, des bois, une grande maison, mais il a un vice, il joue énormément et il a perdu gros.

Il est venu à la shoul en se disant qu’il lui suffisait de prier le seigneur pour que celui-ci lui vienne en aide. Habituellement il est très dur en affaire et ne fait jamais de cadeau.

Là il promet qu’il ne jouera plus et qu’il aidera toujours son prochain il a absolument besoin de trouver 100000 zlotys.
Ils prient chacun d’eux de plus en plus fort, la voix de l’un couvrant celle de l’autre.
Simha demande 20 groshen et Libkè 100000 zlotys.
Libkè excédé d’entendre Simha prier en demandant 20 groshen s’approche de lui. Il sort 20 groshen, les donne à Simha en lui disant :
– Tiens voilà de quoi payer ton loyer, maintenant fout le camp, moi j’ai des choses plus sérieuses à demander.
Pour faire revenir les souvenirs à Jean-Claude Jourdain qui parle d’une petite synagogue de quartier rue de Lancry. Il n’y a jamais eu de synagogue de quartier rue de Lancry mais une occasionnelle et je m’explique.
Sur le côté impair de la rue de Lancry à partir du N° 11 là ou se trouve actuellement une école, dans les années 50 c’était une salle de spectacle avec une piste pour faire du patin à roulette, y voir des matchs de catch et autres divertissements.
C’est ici que pour le Yom Kippour qu’une ou des amicales se regroupaient pour la circonstance une fois par an.
Fin des années 60 le quartier bouge. Le théâtre de l’Ambigu haut lieu incontournable de Paris est cédé sans que les parisiens n’aient le droit de dire leur mot.
Pensez donc ici débute le boulevard du crime, ici dans ce théâtre a été tourné les enfants du paradis, ici dans cette salle mythique la RTF y faisait des émissions de variété en direct, ici chaque années les écoles du quartier faisaient des démonstrations en chorale, et gymnastique, mes premiers pas sur scène.
L’ambigu est détruit et à la place un immeuble de bureau. Puis la salle de spectacle au 11 elle aussi saute et est construit l’école toujours présente.
Alors, alors c’est dans les salons Lancry tenues par la famille Tixier où fut autrefois le dernier théâtre juif de Paris que dans la plus grande des salles située dans la cours à droite qu’est crée la synagogue provisoire pour Yom Kippour.
Pensez donc c’est dans cette même salle que le samedi soir et le dimanche après-midi venaient animer le bal : André Verchuren, Louis Ledrich, Aimable, Joss Baséli, Edouard Duleu, Maurice Larcange, Yvette Horner et d’autres encore.
Jean-Claude je t’ai donc aperçu avec ton père vu que la cuisine et la chambre de ma sœur donnait sur la cour. C’est dans cette même salle que se tenaient des meetings parfois qui se terminaient en castagnes, c’est ici dans cette salle que se tenaient des évènements étranges, la visite d’un guru dont j’ai oublié le nom mais que les Beatles côtoyaient, Mick Michel qui est venue faire des séances de magnétisme, des séances de culturisme avec Boby Duranton….
Fin de l’histoire de la synagogue provisoire et petite pensée pour madame Angèle dit la boiteuse (elle était aussi bossue) la gardienne des salons Lancry qui râlaient lorsque nous les gamins jouions au ballon dans la cour.