Molly Picon

 

 

Molly Picon en 1958

Actrice comique pleine d’entrain, Molly Picon a fait connaître le théâtre yiddish au grand public américain. Elle a commencé sa carrière d’actrice dans le vaudeville avant que son mari réalisateur/producteur ne l’attire vers le théâtre yiddish. Il tailla pour elle des rôles sur mesure : des filles espiègles habillées en garçons. Elle se lança aussi dans la radio et le cinéma. Elle a joué dans la première pièce en yiddish jamais jouée à Broadway et a insisté pour jouer en yiddish lors d’une tournée en Palestine en 1932. Tournant sur place en Pologne, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Molly Picon a capté une vue de la vie dans un shtetl qui sera bientôt effacée par la Shoah. Vers la fin de sa carrière, son rôle dans la version cinématographique de « Fiddler on the Roof » a contribué à faire connaître la culture yiddish à une nouvelle génération.

Des débuts dans un tramway

Un défi d’ivrogne lancé à une enfant de cinq ans dans un tramway a lancé la carrière de Molly Picon, la petite coqueluche du théâtre musical yiddish. Plus tard, avec ses geneyvishe oygn, sa casquette noire et ses acrobaties charmantes, elle a conquis les cœurs lors de tournées à travers les États-Unis, l’Europe, la Palestine et Israël, l’Afrique du Sud et l’Australie. En plus de quatre-vingts années de représentation, « Our Molly » allait également séduire le public de la radio, du cinéma et de la télévision. Bien qu’un réalisateur anglais lui ait dit de ne pas trop utiliser ses mains, car ça faisait « trop juif », Molly utilisait chacun de ses 147 centimètres pour transmettre l’humour, l’émotion et la passion du spectacle qui brillaient dans ses canulars physiques. Pendant une grande partie de sa carrière, son meilleur rôle fut celui de l’adorable enfant abandonné, qui, avec un courage naïf, un charmante étalage de larmes, de rires, de sauts périlleux, de grands écarts, de chansons, de roues et d’instruments de musique, accompagnés à l’occasion d’un animal de ferme. et de chance,réussit à faire son chemin dans le monde des adultes.

Lui appartenait un seykhl  souple et adaptable, vaillant, indomptable. Elle semblait à la fois entièrement américaine dans son personnage séduisant de garçon manqué, de coquine irrésistible dont le bon sens et la vertu sans vergogne conduisaient à la gloire et à la fortune, et entièrement juive dans son dévouement au yiddish et ses efforts en faveur des réfugiés juifs et de l’État d’Israël. Fervente partisane de Roosevelt, elle a été un flambeau pour la conscience mondiale pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Partout où elle se produisait, ainsi que dans son pays, elle apportait du réconfort par l’attention, le plaisir et la compassion. À son public, elle apportait à la fois des rires et des larmes ; à ses enfants adoptifs, elle offrait un cadeau heymish [familier] et la vision d’un avenir humain.

Petite enfance et famille

Elle est née Margaret Pyekoon sur Broome Street, dans le Lower East Side de Manhattan, le 28 février 1898. Sa grand-mère, qui nourissait elle-même une romantisme fantaisiste, affirmait que Molly était née par un premier juin étouffant, ce qui permettait à Molly, qui ne semblait jamais vieillir sur scène, de fêter deux anniversaires par an. La mère de Molly, Clara Ostrovsky (plus tard Ostrow), avait quitté Rizshishtchov (« une petite ville qui ressemble à un éternuement et résonne de même ») près de Kiev, en Russie, en 1890, juste avant les pogroms, avec ses frères et sœurs (onze, finalement); son père, Aaron, producteur de blé ; sa mère, Sarah ; un lit de plumes ; et un samovar. Le père de Molly, Louis (ou Lewis) Pyekoon (plus tard Picon), avait avait suivi des études pour le rabbinat de Varsovie, où il épousa sa première femme, dont il avait négligé de divorcer avant d’émigrer. Louis était mécontent que son premier enfant, sa « Molly Dolly », soit une fille. Il partait et revenait et après la naissance de sa deuxième fille, Helen, il partit pour de bon. Molly, Helen, Clara et la mère de Clara, Sarah, déménagèrent à Philadelphie, où Clara était couturière au Kessler’s Theatre et accueillait des pensionnaires, de bonne réputation ou non.

En 1903, Clara emmène Margaret, âgée de cinq ans, vêtue de rouge et arborant un élégant manchon en fausse fourrure, au Théâtre Bijou pour un concours. Un ivrogne dans le tramway lui demanda de faire son numéro sur-le-champ. Elle y consentit, concluant par une imitation de l’ivrogne lui-même. Impressionné, il collecta des pièces pour elle auprès des autres passagers. Lors du concours, elle y ajouta la pièce d’or de cinq dollars du premier prix et la petite monnaie que son premier public légitime avait spontanément lancée sur scène. Molly Picon avait commencé sa carrière théâtrale.

Début de carrière et mariage

Molly étudie le piano avec Fanny Thomashefsky. (Elle continuera à acquérir des compétences tout au long de sa vie, notamment en improvisation auprès de la Commedia Dell’Arte et, vers la trentaine, en escalade à corde au sein d’une troupe d’acrobates arabes.) Elle se produit avec la troupe de répertoire yiddish de Michael Thomashefsky au Arch Street Theatre (notamment, à quinze ans, La Case de l’oncle Tom, avec des représentations alternées en yiddish et en anglais) et au cabaret de 1912 à 1915. Elle quitte le lycée William Penn avant d’obtenir son diplôme. En 1918, elle est choisie pour incarner Winter dans un spectacle de vaudeville en tournée en langue anglaise, The Four Seasons. En 1919, une épidémie de grippe à Boston ferme les théâtres, laissant Molly bloquée. Seul un théâtre yiddish que les autorités avaient apparemment négligé, le Boston Grand Opera House, dirigé par Jacob Kalich, reste ouvert.

Molly Picon répond à son annonce pour une flam feierdik soubretin [ingénue]. Il la choisit. Moins d’un an après son offre de mariage en cinq langues parlées couramment et un anglais approximatif, Molly et Kalich annoncent leurs fiançailles sur scène. Ils se marient le 29 juin 1919, dans l’arrière-cour d’une épicerie de Philadelphie, la mariée vêtue d’une robe cousue par Mama Clara dans un rideau de théâtre.

Le vendredi 13 août 1920, Molly donne naissance à une petite fille mort-née. “C’est étrange qu’un amour parfait porte des fruits morts”, a-t-elle écrit. Une maladie pelvienne l’empêchera d’avoir d’autres enfants.

Yonkel, comme Picon appelle Kalich, l’emmène en Europe pendant deux ans, « pour perfectionner mon yiddish, avoir des jambes de star, et ne pas être inhibée par le fait de travailler avec des gens qui me connaissaient » et pour améliorer sa réputation en Amérique. Kalich amène Molly sur les grandes scènes d’Europe, dans la Troupe de Vilna et dans de nombreuses compagnies non juives. Il la dirige Picon dans son adaptation de Tzipke, dans lequel elle joue un vagabond courageux un peu comme Yankele, son rôle emblématique (interprété, a-t-elle hyperbolisé, « 3 000 fois »).

Performances à New York et en Europe

Expulsés de Roumanie en raison de l’antisémitisme et de la concurrence avec le Théâtre national roumain, Molly et Kalich retournent à New York, où ils font équipe avec le compositeur Joseph Rumshinsky pour créer des opérettes scénarisées et mises en scène par Kalich sur des paroles souvent de Molly Picon. De 1922 à 1925, elle se produit sur la Deuxième Avenue dans Yankele et d’autres, notamment Mamele, Raizele, Oy Is Dus a Meydl, et The Circus Girl, dans lequel Molly se balance au bout d’une corde tenue par un pied. D.W. Griffith, la qualifie d’« actrice la plus intéressante d’Amérique », tente, sans succès, de réunir des fonds pour un film avec elle, The Yiddisher Baby.

Ses premiers films sont tournés en Europe. Elle fait ses débuts dans Das Judenmadel d’Otto Freister, tourné en Autriche en 1921, suivi de Hutet Eure Tochter, qui n’a aucun contenu juif, en 1922. Dans le film yiddish de Kalich Ost und West (1923) [également connu sous le nom de Mizrech un Mayrev], Molly est une jeune fille américaine qui, lorsqu’elle n’est pas déguisée en garçon hassidique, épouse par erreur un talmudiste, joué par Kalich, par bonheur, finalement sécularisé. Une version censurée est diffusée en Amérique ; en 1932, en regardant une version restaurée avec doublage yiddish et effets sonores ajoutés, un critique estimé qu ‘«elle respire le caractère juif, mais ne satisfait pas… Dieu merci… des attentes littéraires élevées.» En 1925, Yidn Fun Sibir, une refonte de films existants, associe Clara Young, star glamour de l’opérette d’Europe de l’Est, à Picon. Dans Little Girl with Big Ideas de 1929, son premier film parlant, elle joue en anglais avec un fort accent yiddish. Pour Yidl Mitn Fidl (1937), réalisé par Joseph Green avec des chansons d’Ellstein et Itsik Manger, elle joue une fille qui s’habille en garçon à la demande de son père, et reçoit dix mille dollars, le salaire le plus élevé jamais payé pour un film yiddish ; doublé en anglais en 1961, il est rebaptisé Castles in the Air. Dans Mamele (1938), un mélodrame comique tiré d’une pièce de Meyer Schwartz, Picon, à plus de quarante ans, incarne Khavtski, une gamin énergique de douze ans qui prend soin de son père veuf et de ses six frères et sœurs. C’est le dernier film juif tourné en Pologne avant l’assaut nazi.

Tournées mondiales et émission de radio
À l’automne 1930, de retour au Second Avenue Theatre, désormais rebaptisé Molly Picon Theatre, elle joue dans The Girl of Yesterday et The Love Thief devant deux mille sept cents spectateurs par semaine. Après une tournée aux États-Unis, Picon et Kalich se rendent en Palestine, où Hayyim Nahman Bialik les accueille dans un kibboutz. Sa première comédie musicale américaine, Birdie, date de 1933, l’année où Kalich commence sa longue chronique pour le Jewish Daily Forward.

En 1936, Molly Picon signe un contrat pour une émission de radio, qui va durer de nombreuses années, d’abord sponsorisée par Jell-O, puis par Maxwell House Coffee. Elle fait une tournée en Afrique du Sud, où elle chante des Negro Spirituals aux danseurs zoulous et où la pauvreté la stupéfie comme en Pologne. A son retour, elle joue de l’harmonica dans Bublichki. À la fin des années 1930, craignant que le yiddish ne soit en voie de disparition, elle incarne le rôle d’une femme juive sophistiquée dans le drame en anglais de Sylvia Regan, Morningstar, qui, malgré la mise en scène de Stella Adler, se termine au bout de huit semaines.

Après qu’elle ait traduit la pièce en yiddish de son mari, Schmendrick, elle et Kalich se séparent brièvement, avant de se retrouver, dorénavant sur un pied d’égalité personnelle et professionnelle, non plus mentor et élèvet. Dans son autobiographie, Molly, qui dénonce les bandes dessinées « de toilettes », est franche sur leurs problèmes sexuels, comme elle l’est sur le cancer qui a plus tard envahi le colon de Kalich. Kalich écrit Oy Is Dus a Lebn, une comédie musicale sur sa vie commune avec Molly, et en 1942, ils parrainent leur enfant adoptif, George Weinstein, un juif belge de dix-sept ans vivant à Londres.

Pendant la guerre, Picon se produit dans des camps de réfugiés au Canada. Immédiatement après la fin de la guerre, elle et Kalich partent en bateau se produire dans des camps et des orphelinats avec le Comité juif du travail en Europe, emportant des chocolats, des articles de couture, du maquillage, des bijoux fantaisie et des produits sanitaires, afin que les survivants « puissent se sentir comme (des hommes et) des femmes à nouveau. Dans le public d’un camp, un enfant de trois ans entend rire pour la première fois. De retour en Amérique, tandis que Picon traduit des chansons du français et de l’allemand, elle et Kalich travaillent pour l’Administration des Nations Unies pour les secours et la réhabilitation et vendent des obligations pour Israël et le Fonds pour l’enfance.

Carrière d’interprétation d’après-guerre
En 1947, Kalich et Picon quittent University Place à Manhattan pour s’installer dans leur maison de campagne, Chez Schmendrick, à Mahomac, (NY). Là, après un shvim, un shvitz et un schnaps , ils se sentaient revigorés pour « voler, voler, voler ».

À cinquante ans, Molly fait à nouveau des sauts périlleux dans le rôle de Yankele, treize ans, comme elle le ferait à quatre-vingts ans. « Au fond de moi, j’étais Yankele. Je le suis toujours », aaffirme-t-elle. Elle se produit dans For Heaven’s Sake, Mother, dans lequel elle joue une couturière, Abi Gesunt, Sadie Is a Lady, Mazel Tov, Molly et Pavolye, Tate, une réécriture de Hello, Molly, dans lequel Variety qualifié Picon de « Sarah Bernhardt de la taille d’un haricot ». Le Molly Picon Show débute à la télévision en 1949.

En 1953, l’année de son flop Make Mama Happy, sa mère décèdé des suites d’une crise cardiaque. Pendant un an, elle ne chantera pas « My Yiddishe Mama ».

Kalich commence la rédaction d’un mémoire, I’m Talking About Molly, en utilisant le journal de Molly. Il écrit Farblondjete Honeymoon, dans lequel Molly incarne une jeune domestique qui finit par épouser le seigneur du manoir, et Ghetto Gayeties, pour lequel Molly traduit les chansons. Il joue dans The World of Sholom Aleichem, dans lequel Molly chante un petit rôle. Ils passent l’hiver à Miami, où Molly fdonne quatre spectacles de vaudeville par jour.

Molly Picon chanté pour la Knesset en Israël en 1955, où elle et Kalich adoptent Meira, la fille du demi-frère décédé de Molly et de la première épouse de son père. En Amérique, Molly se casse le poignet sur scène mais continue le spectacle. Après une autre tournée américaine, Picon est invitée à auditionner pour la première fois de sa vie, pour Mme Jacoby dans A Majority of One. Elle est offensée par le test et par la performance de Gertrude Berg, qui  décroche le rôle. Des années plus tard,Molly aura sa « douce revanche », en jouant ce rôle à Londres. Helen Hayes, en apprenant que Picon avait été surnommée « la Helen Hayes yiddish », répondra : « À partir de maintenant, je serai fière d’être la shiksa Molly Picon. »

Représentations dans les années 1960
La pièce de Kalich The Kosher Widow, en 1959, marque une renaissance inattendue du théâtre yiddish. C’est leur première pièce entièrement dramatique, « la plus grande chose depuis le mouvement sioniste » selon Molly Picon qui y tient deux rôles, celui de l’épouse et celui de l’amante.

Peu de temps après, Picon commence par refuser puis accepte le rôle d’une mère italienne dont les fils vivent à 100 à l’heure, dans la version cinématographique de Come Blow Your Horn de Neil Simon, rôle pour lequel elle est nominée pour l’Oscar de la « meilleure actrice dans un second rôle » en 1964. Elle se produit à la télévision dans A Family Affair, The Jack Paar Show, Car 54, Where Are You ? (dans lequel elle chante « Der Alef Bays » de Warshawsky) et Dr Kildare. Après une crise d’appendicite en tournée, elle écrit sa biographie familiale, So Laugh a Little, avec Ethel Rosenberg.

Le rôle de la veuve distinguée Clara Weiss dans Milk and Honey, faisant des sauts périlleux avec des moutons et des chèvres à soixante-quatre ans, est son seul succès original à Broadway. “Merci mon Dieu pour Molly”, écrit le critique Phil Adler. Molly choisi ensuite des rôles scéniques inhabituels : une belle-mère hystérique dans Madame Moussez, Le Rubiyat de Sophie Klein, et le rôle principal dans Chu Chem, qu’un critique appelle « The King and Oy », une pièce absurde sur la recherche de Juifs en Chine.

Après la guerre des Six Jours et d’autres ventes d’obligations pour Israël, Molly accepte le rôle de Yente la marieuse dans le film Fiddler on the Roof  de Norman Jewison, dans lequel Kalich a aussi un petit rôle. How to Be a Jewish Mother, une revue dans laquelle elle apparaît avec Godfrey Cambridge, est considérée comme insultante par de nombreux Noirs et mal conçue par de nombreux Blancs. Molly, qui avait été à deux reprises la seule artiste blanche à Harlem, est stupéfaite.

Elle joue dans Solid Gold Cadillac à Chicago en 1969 sans Kalich, dont la santé commence à se détériorer, mais lors d’un gala organisé par l’Union des acteurs juifs à l’hôtel Commodore de New York, ils célébrent ensemble leur cinquantième anniversaire de mariage. À Broadway, par une belle coïncidence, Picon reprend le rôle d’Helen Hayes dans The Front Page et est accueillies avec des acclamations. En revanche, Will It Last, appelé plus tard Paris Is Out, ferme ses portes après une centaine de représentations difficiles.

Vie ultérieure, honneurs et héritage
en 1975, Molly est honorée lors du centième anniversaire du théâtre yiddish au musée de la ville de New York ; le musée conserve une collection de ses costumes, images, programmes et scénarios. Le 12 octobre 1975, elle se produit à Carnegie Hall sur fond de diapositives de sa vie.

En 1976, un an après la mort de Kalich, Picon vend leur résidence Chez Schmendrick, fait don de photos, des plaques et des livres au YIVO, et loue une maison à Cortland. Elle présente son one-woman show Hello Molly en 1979, choisit Jean Grillo Benjamin comme co-auteur de son autobiographie Molly ! et s’installe près du Lincoln Center avec sa sœur veuve Helen Silverblatt, qui avait également été une enfant actrice. Ils se jurent de ne se parler qu’en yiddish pour le reste de leur vie.

La bibliothèque publique de Philadelphie présente une exposition majeure sur son travail alors qu’elle y joue Milk and Honey. Le 28 juin 1980, elle reçoit le Creative Achievement Award de l’unité des arts du spectacle du B’nai B’rith. Pour sa contribution de toute une vie aux arts du spectacle juifs, le Congrès de la culture juive lui décerne en 1985 un Goldie, du nom du « père » du théâtre yiddish, Abraham Goldfaden. Elle accepte de porter un smoking en hommage aux vêtements dmasculins qu’elle avait portés dans ses premiers films.

Molly Picon, « la fille qui vieillit chaque année et rajeunit chaque jour », est restée pleine d’enthousiasme jusqu’à ce que la maladie d’Alzheimer s’empare de ses dernières années. Elle est décédée le 6 avril 1992. Tout au long de sa carrière, elle a été à la hauteur des conseils de son bien-aimé Yonkel : « Molly, c’est notre job. Fais-les rire ! »