Irving Goff (1911 – 17 mai 1989) était un membre du Parti communiste américain et du bataillon « Abraham Lincoln », une unité qui se porta volontaire pour combattre pendant la guerre civile espagnole pour le Front populaire.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut membre de l’OSS (qui devint ensuite la CIA) et joua un rôle déterminant dans la création d’unités de guérilla travaillant derrière les lignes ennemies en Afrique du Nord et en Italie.
On considère que ses exploits comme guérillero en Espagne ont inspiré le roman d’Ernest Hemingway « Pour qui sonne le glas ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut membre de l’OSS (qui devint ensuite la CIA) et joua un rôle déterminant dans la création d’unités de guérilla travaillant derrière les lignes ennemies en Afrique du Nord et en Italie.
On considère que ses exploits comme guérillero en Espagne ont inspiré le roman d’Ernest Hemingway « Pour qui sonne le glas ».
Les parents d’Irving Goff, des Juifs immigrés d’Odessa, s’installèrent à New York en 1900. Il grandit dans les rues de Brooklyn et de Long Island. C’était un bodybuilder de premier plan (célèbre sous le nom d « Adonis » de la « Plage aux muscles » à Coney Island) et travailla comme danseur acrobatique et acrobate professionnel avant de devenir organisateur du parti communiste à New York.
Goff arriva en Espagne le 4 avril 1937, pour rejoindre les Brigades internationales, comme chauffeur. En décembre 1937, il se porta volontaire pour de dangereuses opérations de guérilla qui l’obligeaient fréquemment à travailler derrière les lignes ennemies pendant des semaines d’affilée.
Associé à ses collègues des Brigades internationales Alex Kunslich et William Aalto, Goff avait été formé par des instructeurs soviétiques à l’utilisation d’explosifs sensibles à la pression pour détruire les voies ferrées, les ponts et les lignes électriques.
Goff évoquera plus tard ces périodes derrière les lignes ennemies :
« Je me suis figé; mon esprit s’est vidé. Une seconde ou deux tout au plus, mais cela m’a semblé durer deux heures… Votre esprit vous dit… que vous êtes dans une situation dangereuse ; vous êtes encerclé par l’ennemi, et cela a un impact écrasant sur votre système nerveux. »
L’un de leurs objectifs fut la destruction du principal pont d’approvisionnement enjambant la rivière Albarracín. L’opération a peut-être inspiré le roman d’Ernest Hemingway Pour qui sonne le glas. Lorsque le livre fut publié en 1940, Goff critiqua l’ignorance du romancier sur les opérations de guérilla et la manière dont la guerre était traitée « du point de vue de l’aventure romantique plutôt que comme la guerre sinistre et concrète qu’elle était ».
Dans une interview ultérieure, il déclara:
« Je n’ai jamais vu Ingrid Bergman pendant tout ce temps où j’étais à la guerre. Si cela avait été le cas, j’y serais peut-être encore. [Rires.] La façon dont Gary Cooper fait sauter ce pont – comme on fait sauter une veine dans une mine de charbon. ..
J’ai fait sauter des ponts. On place un détonateur dans la chose et ensuite on a intérêt à se trouver à 20km. On s’attaquait aux ponts et aux chemins de fer. Habituellement, on restait cinq ou six jours derrière les lignes.
J’ai fait sauter des ponts. On place un détonateur dans la chose et ensuite on a intérêt à se trouver à 20km. On s’attaquait aux ponts et aux chemins de fer. Habituellement, on restait cinq ou six jours derrière les lignes.
Fin 1937, Goff participe à la bataille de Teruel, en menant à nouveau des actions derrière les lignes ennemies avec Kunslich, Aalto et la guérilla espagnole. Le 23 mai 1938, Goff, participe à l’opération amphibie réussie à Carchuna, Motril sur la côte sud de l’Espagne, qui aboutit au sauvetage de 300 prisonniers républicains détenus dans le Fort de Carchuna. Ce raid constitue la seule opération de ce type jamais entreprise par l’armée espagnole.
En septembre 1938, alors que défaite républicaine est en vue, le bataillon Abraham Lincoln est retiré de la ligne de front et dissous peu de temps après. Irving Goff retourne aux États-Unis.
Rentré chez lui, il reprend ses activités au sein du Parti communiste et, en 1940, est envoyé en mission pour enquêter sur les organisations pro-fascistes « synarchistes » au Texas, en Californie et au Mexique. Se faisant passer pour un journaliste, Goff envoie des rapports réguliers sur ces groupes auprès des chefs du parti, mais échoué dans ses efforts pour démontrer des liens avec groupe de droite America First.
Goff continue à faire campagne pour la cause espagnole et, en février 1941, il mène 28 vétérans de la brigade Lincoln au Capitole pour manifester contre l’attribution à l’Espagne franquiste du bénéfice de la loi « prêt-bail. »
En 1941, Goff est approché par l’ancien commandant du bataillon Abraham Lincoln, Milton Wolff, en vue de travailler pour le renseignement britannique par l’intermédiaire de l’Office of Strategic Services (OSS). Sur les conseils de Goff, Wolff invite d’autres vétérans de Lincoln à participer au groupe, notamment William Aalto, Milton Felsen, Mike Jiminez, Vince Lossowski et Alfred Tanz. Après l’attaque de Pearl Harbor, le chef de l’OSS, le général William Donovan, transforme le projet en une opération entièrement américaine. En 1942, Goff est transféré en Afrique du Nord, où il est chargé de former des recrues espagnoles pour opérer derrière les lignes allemandes. Là, il est promu par Donovan au grade de sous-lieutenant.
Après l’invasion alliée de l’Italie en 1943, l’unité est déplacée à Naples, où l’expérience antérieure de Goff en Espagne s’avère une aubaine pour le renseignement américain. Il est nommé officier de liaison auprès du Parti communiste italien par l’OSS, et les Américains lancent rapidement des programmes de formation, utilisant des volontaires italiens pour mener une guérilla derrière les lignes allemandes dans le nord de l’Italie.
Les programmes d’infiltration de Goff permettent de parachuter trente équipes d’opérateurs radio et de météorologues dans les zones tenues par l’ennemi pour fournir des rapports météorologiques quotidiens aux forces aériennes alliées.
En collaboration avec les communistes italiens, Goff bâtit l’opération de renseignement la plus efficace du nord de l’Italie. Grâce à ses équipes derrière les lignes allemandes, il peut compter sur quatorze rapports radio chaque jour.
« Nous avions des partisans opérant sur chaque autoroute, chaque chemin de fer, chaque convoi allemand. Nous avions des identifications, le matériel dans chaque voiture sur chaque route signalé par le réseau de radios ».
Pour ses états de service, Irving Goff recevra l’Ordre du Mérite.
Après la guerre, Goff devint l’organisateur de district du Parti communiste à la Nouvelle-Orléans. Au cours de la campagne présidentielle de 1948 en faveur d’Henry A. Wallace, Goff milite pour l’inscription des électeurs noirs, fait campagne au nom des prisonniers noirs et risque sa vie à plusieurs reprises en passant outre aux coutumes raciales du sud.
Irving Goff est décédé le 17 mai 1989 à Los Angeles, en Californie, après une longue maladie cardiaque. Il est enterré au Cimetière national d’Arlington.
