A gutn tog tayere tsuherers,
Nous allons aborder cette semaine la notion du futur, en suivant les mésaventures de Rokhl. Il nous arrive d’être content ou parfois mécontent pour toutes sortes de raisons. Mais imaginez-vous que vous ayez commandé un article, et que vous n’ayez pas reçu le bon, que feriez-vous ? Vous écririez une lettre pour vous plaindre .C’est exactement ce qui arrive à Rokhl.
- Rokhl: Yankl, ikh hob bashtelt a roze kleyd un veystu vos, ikh hob bakumen a por shikh.
- Yankl : Avade a toes
- Rokhl: Ikh vel shraybn a briv,az ikh bin a gute koynete un az ikh vil krign dos gelt tsurik
- Yankl: vestu nisht toyshn dos kleyd?
- Rokhl: Neyn, morgn geyen mir oyf a khasene un es vet nemen a tsu lange tsayt tsu bakumen an ander kleyd. Tsi hostu markes ?
- Yankl: Ikh hob farsheydene markes: di prekhtike blumen fun undzer land, oder di bakante molers fun undzer shtot, un der letster: di khayes fun undzer gegnt.
- Rokhl : Khayes-shmayes : gib mir shoyn di markes
- Yankl: Yo, yo ikh gib dir di markes .Un ven vestu koyfn an ander kleyd?
- Rokhl: Ikh vel geyn nokhmitog un ikh vel gefinen a roze kleyd.
Rokhl di à Yankl: Yankl, ikh hob bashtelt a roze kleyd. J’ai commandé une robe de couleur rose: Dos kleyd: une robe et bashteln commander. Je commande : ikh bashtel et j’ai commandé : ikh hob bashtelt. Comme nous l’avons vu dans les leçons précédentes, pour obtenir le passé, nous ajoutons l’auxiliaire, ici, avoir, hob et le verbe au participe passé. Dans ce cas : bashtelt.
Comment diriez-vous : j’ai commandé un livre : ikh hob bashtelt a bukh. Nous continuerons à voir les verbes au passé et je vous donnerai à chaque fois la forme qu’il faut utiliser. Rokhl dit ensuite : un veystu vos, ikh hob bakumen a por shikh : et tu sais quoi : veystu vos. Je sais : ikh veys ; du veyst et rappelez-vous que dans une phrase interrogative, on abrège veyst du en veystu. Ikh hob bakumen a por shikh : j’ai reçu des chaussures. Le verbe bakumen signifie recevoir. Et a por shikh mot à mot : une paire de chaussures
Yankl lui répond : A toes avade, une erreur bien sûr. Une erreur : a toues
Mais Rokhl : passablement énervée lui dit :
Ikh vel shraybn a briv,az ikh bin a gute koynete.
Je vais écrire une lettre disant que je suis une bonne cliente. Der koyne : le client, di koynete : la cliente
Dans cette phrase, nous allons aborder une nouvelle notion, le futur, mais à petits pas. Pour signifier la première personne du futur en yiddish, il suffit de dire vel suivi du verbe à l’infinitif. Exemple : ikh vel shraybn : j’écrirai, ikh vel zogn ; je dirai : à vous maintenant : comment diriez-vous : je travaillerai, je mangerai, et j’achèterai : ikh vel arbetn, ikh vel esn, ikh vel koyfn. Pour ne pas aller trop vite, nous étudierons uniquement le singulier dans cette leçon : recommençons l’exercice avec la deuxième personne : du vest. Tu écriras : du vest shraybn. Tu travailleras, mangeras et achèteras ; du vest arbetn, esn un koyfn.
Reprenons la phrase à présent : Rokhl dit : un az ikh vel krign dos gelt tsurik et quand je serai remboursée, mot à mot, quand je recevrai en retour : krign tsurik. Tsurik est une particule qui peut se rajouter à plusieurs verbes avec toujours l‘idée de retour. Ikh gey tsurik : je retourne, ikh shik tsurik : je renvoie, ikh krig tsurik : je récupère. Et l’argent : dos gelt.
Yankl lui demande alors : Tsi vestu nisht toyshn dos kleyd ? vestu est la forme interrogative au futur de du vest, et toyshn changer : ici vestu nisht toyshn signifie : Est-ce que tu ne changeras pas la robe ?
Rokhl répond : Neyn, morgn geyen mir oyf a khasene : non demain, nous allons à un mariage, un es vet nemen a tsu lange tsayt tsu bakumen an ander kleyd : et cela prendra trop de temps pour recevoir une autre robe.
Es vet nemen. Nous abordons la troisième personne au futur : vet .Si nous récapitulons, nous dirons avec le verbe prendre : je prendrai : ikh vel nemen, tu prendras : du vest nemen , il ou elle prendra : er ou bien zi vet nemen :
Ici es vet nemen est à la forme impersonnelle et signifie : cela prendra
A tsu lange tsayt : trop de temps : tsu signifie trop. Auquel on rajoutera un adjectif : tsu lang : trop long, tsu hoykh : trop haut , tsu shnel : trop vite.
Rokhl demande ensuite : Tsi hostu markes ? , as-tu des timbres: di marke, le timbre, di markes : les timbres
Yankl répond: Ikh hob farsheydene markes: Nous avons déjà vu farsheydene à la leçon 7. Il s’agit de différents j’ai différents timbres .et il détaille les timbres :
Di prekhtike blumen fun undzer land : les superbes fleurs de notre pays : prekhtik signifiant : superbe, et land le pays. Au pluriel, land devient lender : exemple : Frankraykh un Italie zenen tsvey lender : la France et l’Italie sont deux pays différents.
Yankl propose aussi :oder di bakante molers fun undzer shtot, ou bien les célèbres peintres de notre ville. Le peintre : der moler, la peintre: di molerin . Marc Shagal iz a moler
un der letster : di khayes fun undzer gegnt : et le dernier : der letster : les animaux de notre région :di khaye : un animal, des animaux khayes , et gegnt : une région.
Rokhl, très pressée lui répond par une réplique typiquement yiddish montrant l’énervement : khayes –shmayes. Shmayes ne veut rien dire en particulier, mais mis bout à bout avec le mot précèdent, il signifie tu parles d’animaux. Essayer d’en créer un vous aussi : ça soulage ! prenons krank , malade et disons : krank-shmank : qui signifiera : tu parles d’un malade.
Elle poursuit ensuite : gib mir shoyn markes : donne-moi déjà les timbres :
Gib mir donne-moi à l‘impératif : le verbe donner est un peu particulier .L’infinitif est gebn : ensuite : ikh gib , je donne, du gist : tu donnes er/zi git : il ou elle donne
Yankl lui répond : Yo, yo ikh gib dir di markes . oui , je te donne les timbres. Nous approfondirons mir et dir à la prochaine leçon : à moi, à toi :
Un ven vestu koyfn an ander: et quand en achèteras tu une autre ?
Ander signifie un autre ou une autre . approfondissons l’adjectif ander. S’il est précédé de l’ adjectif indéfini an, il est invariable qu’il s’agisse d’un mot masculin , féminin ou neutre : an ander tog, an ander froy, an ander kind. Si par contre il est précédé d’un article défini, il se déclinera selon genre. Der anderer tog, l’autre jour, di andere froy ; l’autre femme, dos andere kind.l’autre enfant.
Rokhl lui répond alors :Ikh vel geyn nokhmitog . J’irai cet après-midi : nokhmitog : l’ après-midi un ikh vel gefinen a roze kleyd : et je trouverai une robe rose.
Voilà, tout est bien qui finit bien et espérons que Rokhl trouveras ce qu’elle cherche
Voyons à présent le vocabulaire :
- Les noms communs : Dos kleyd : la robe , der toes : l’erreur, der briv : la lettre, der koyne : l’acheteur, di koynete :l’ acheteuse ; dos gelt : l’argent, di marke : le timbre , dos land : le pays , der moler : le peintre, di khaye : l’animal, di khayes : les animaux, der gegnt ; la région , le quartier, der nokhmitog : l’après -midi
Les adjectifs et adverbes: roze : couleur rose, tsurik :de nouveau, en arrière prekhtik : superbe
Les verbes : bashteln : commander bakumen : recevoir ,shraybn : écrire, krign : obtenir, toyshn : changer
Les expressions : an ander : un autre, der letster : le dernier
Comme d’habitude, et en espérant qu’il ne vous arrive pas les mêmes mésaventures, je vous souhaite a gite vokh, une bonne semaine.
