LEÇONS DE YIDDISH N° 13

A gutn tog tayere tsuherers,

Nous nous rapprochons de la fête de Pâques, peysekh en yiddish et une activité fébrile règne dans les foyers. Ménage de printemps et achats pour la fête. Justement, dans la leçon d’aujourd’hui, Rokhl va rencontrer Sore et entamer une discussion à ce sujet.

Mais avant tout, donnons la réponse au quizz laissé en suspens de la semaine dernière .Il s’agissait de traduire 4 phrases au passé :

Phrase numéro 1 : J’ai ouvert la porte : ikh hob geefnt di tir, Phrase numéro 2 : elle a trouvé la clef : zi hot gefinen dem shlisl, Phrase numéro 3 : le tsholent a brulé : der tsholent hot gebrent Ce n’est qu’un exemple, car en général, un tsholent ne brûle pas vraiment comme une torche, à moins de l’arroser à l’essence

et on dit plutôt qu’il est brulé, consumé .Er iz farbrent. Petite initiation à la nuance dans les verbes que nous aborderons ultérieurement. Phrase numéro  4 : As-tu posé la clef sur la table ? Tsi hostu geleygt dem shlisl oyfn tish ? Il y avait peut-être une difficulté, c’était la clef. Non pas le mot clef lui-même mais sa position dans la phrase, car nous avons abordé le nom sujet, mas pas encore le C.O.D. que l’on dit akuzativ en yiddish et l’article qui le précède est dem et non der. Nous en parlerons cette semaine.

Mais commençons le dialogue

 

Der yontef

 

  • Rokhl: Ikh hob gearbet di gantse vokh.
  • Sore : Ikh veys, Moyshe iz aroys fun mitsraim un mir darfn greytn dos esn
  • Rokhl : Dos yor hob ikh farbetn di gantse mishpokhe far peysekh
  • Sore: Vos heyst?
  • Rokhl : Di kinder, mime zosie, veter Yankev, undzer plimenik Avrom un undzer plimenitse Zlate. Avade dos eynikl Sacha. Er iz azoy zis !
  • Sore : a fargenign
  • Rokhl : ikh bin gegangen in a shpayzkrom ri de rozie
  • Sore : vos hostu gekoyft ?
  • Rokhl  : ikh hob gekoyft dem fish, di matse, dos fleysh un di kikhn.
  • Sore : un vi lang hostu gevart ?
  • Rokhl:  Ikh hob gevart a gantse sho ,
  • Sore: Dos gesheft iz geven fil mit mentshn
  • Rokhl : Oy ikh hob fargesn dem khreyn
  • Sore: Lomir geyn tsuzamen, ikh hob tsayt
  • Rokhl: Nisht haynt .Ikh hob nisht keyn tsayt, un oykh nisht keyn geduld.

Zikher morgn. A gutn yontef !

 

 

Der yontev signifie la fête. Le mot a une connotation de fête plutôt réservée au calendrier juif, particulièrement aux fêtes chômées, mais aujourd’hui, on l’applique également  à d’autres fêtes.

Ikh hob gearbet di gantse vokh. J’ai travaillé toute la semaine. Nous retrouvons notre verbe arbetn : travailler, conjugué au   passé. Comme la semaine dernière, nous utiliserons la formule suiv     ante pour le passé : Sujet plus auxiliaire plus verbe au participe passé. Dans ce cas  le participe passé d’arbetn est gearbet.

Sore lui répond: Ikh veys, Moyshe iz aroys fun mitsraim un mir darfn greytn dos esn.

Je sais, Moise est sorti d’Egypte et nous devons préparer à manger, sous-entendu le repas de Pâques. Le yiddish a gardé la prononciation hébraïque biblique du mot Egypte mitsraim    lorsque l’on parle d’histoire ancienne .Pour l’Egypte actuelle, on dira Egyptn. Si l’on parle d’un égyptien, on dira: an egypter. Les français n’étant pas mentionnés dans la bible, La France se dit frankraykh  et un français : a frantsoyz. Dans de nombreux cas on rajoutera -er à la fin du mot pour dire que telle personne a telle nationalité ou est de telle ville. Exemple : la Chine: khine. Un chinois : a khinezer. La hollande : holland, un hollandais : a hollander, et pour une ville, comme Paris, on dira pariz et un parisien : a parizer.

Poursuivions notre phrase : ikh darf greytn dos esn. Ikh darf, je dois préparer le dos esn, le manger. Darf, du verbe darfn exprime le besoin, la nécessité et greytn préparer.

  • Rokhl dit: Dos yor, hob ikh farbetn di gantse mishpokhe far peysekh.

Cette année, j’ai invité toute la famille pour Paques. Dos yor, cette année.

Ikh hob farbetn: j’ai invité. Le verbe farbetn, inviter est au passé et vous l’aurez remarqué, sa forme ne change pas. Nous avions dit que la plupart des verbes prenaient le préfixe -ge au participe passé, mais pas celui-ci. J’invite : ikh farbet. J’ai invité : ikh hob farbetn. Il existe un autre verbe pour dire inviter : aynladen. C’est celui-ci qui sera utilisé pour dire une invitation : an aynladung. Pour résumer, si vous inviter quelqu’un, vous pouvez  farbetn, ou aynladen mais vous ne pourrez lui envoyer qu’une aynladung, une invitation.

  • L’expression Vos heyst? est  très courant et signifie : comment se fait-il ?
  • Rokhl détaille les participants au repas: Di kinder, les enfants, di mime zosie, la tante zosie, der feter yankev, l’oncle Jacob, undzer plimenik Avrom : notre neveu Avrom. Neveu : der plimenik, undzer plimenitse Zlate : notre nièce Zlate : la nièce : plimenitse. Avade dos eynikl Sache. Naturellement, notre petit fils : dos eynikl.

Er iz azoy zis.il est si mignon. Zis signifie, doux, sucré et naturellement lorsque l’on s’attendrit devant un enfant, on prononce cette expression, les yeux pétillants.

  • Sore dit : aza fargenign. quel plaisir. Aza se traduit par : quel, un tel et peut se dire indifféremment au singulier pour tout. Par exemple, si on parle de Simone Weil, on dira aza froy, quelle femme ! si on dit : aza metsie : quelle bonne affaire :

Rokhl répond : ikh bin gegangen in a shpayzkrom ri de rozie, je suis allé dans une épicerie rue des Rosiers. Une épicerie, se disant di shpayzkrom et un épicier, der shpayzkremer.

  • Sore  lui demande : vos hostu gekoyft ? qu’as-tu acheté. Nous avons vu plusieurs fois le verbe acheter.  Au participe, c’est gekoyft. Ikh hob gekoyft a mantl : j’ai acheté un manteau.
  • Rokhl  détaille ses achats : ikh hob gekoyft dem fish, di matse, dos fleysh un di kikhn. Nous abordons à présent le sujet du Cod, le complément d’objet direct. Selon le genre, la déclinaison est différente. Nous allons le voir avec les exemples énoncés. Prenons le cas du poisson

Si je dis le poisson est dans l’eau, le mot poisson est sujet et se dira der fish iz in vaser.  Dans la phrase ikh hob gekoyft dem fish, le poisson est complément d’objet direct et au lieu de der, l’article devient dem. Pour les autres, le mot féminin : di matse, reste pareil, dos fleysh : la viande mot neutre reste pareil et le pluriel : di kikhn : les gâteaux reste aussi pareil. Conclusion, au Cod, il ne faut s’inquiéter de la déclinaison que de l’article  que quand il est masculin.

  • Reprenons notre dialogue : Sore dit : vi lang hostu gevart ?

Vous commencez à bien repérer les verbes au passé. Le verbe attendre vartn au participe passé se dit gevart. Combien de temps as-tu attendu ?

Pour demander combien de temps on di vi lang, mot à mot : combien long.

Comment dira-t-on  combien de temps a t- il dormi : ….vi lang hot er geshloft ? Nous avons déjà vu dormir : shlofn.  Qui, au participe passé fera : geshloft.

 

  • Rokhl  dit : Ikh hob gevart a gantse sho, j’ai attendu une heure entière (mot à mot : toute une heure). A sho une heure, au pluriel shoen.
  • Sore lui répond : Dos gesheft iz geven fil mit mentshn: le magasin était plein de gens. Nous avons vu shpayzkrom une épicerie ; pour dire un magasin, un commerce de façon générale, on emploiera le mot gesheft. Iz geven ful mit mentshn. Iz geven. Geven est le participe passé du verbe être. je suis : ikh bin. j’étais : ikh bin geven. Ven ikh bin geven a kind. Quand j’étais enfant.
  • Il existe une chanson en yiddish dont le titre assez ravageur est : vos geven iz geven un nishtu .mot à mot, ce qui est passé est passé et n’est plus. A méditer. On emploie très fréquemment geven. Par exemple : ikh bin geven in paris : j’étais ou j’ai été indifféremment à paris. Ou encore : Zi iz geven a groyse aktrise. elle a été une grande actrice. Pour éviter toute confusion Groys, groyse signifie grand et pas gros. Gros se dira plutôt grob ou dik.
  • Rokhl  dit : Oy! ikh hob fargesn dem khreyn : ay j’ai oublié le raifort. Elle se souvient a présent qu’elle a oublié un élément essentiel au repas, der khreyn : le raifort. le verbe fargesn signifie oublier et au passé ne change pas de forme.
  • Comment direz-vous : Nous avons oublié : mir hobn fargesn
  • Sore dit: Lomir geyn tsuzamen ikh hob tsayt. lomir geyn tsuzamen : allons ensemble. Ensemble se disant tsuzamen.
  • Mais Rokhl  lui répond par la négative : Neyn .Ikh hob nisht keyn tsayt, un oykh nisht keyn geduld. Non je n’ai pas le temps et pas de patience non plus. Ikh hob tsayt : j’ai le temps. Ikh hob nisht keyn tsayt.je n’ai pas le temps suivi de tsu pour poursuivre la phrase exemple : je n’ai pas le temps de voir un film : ikh hob nisht keyn tsayt tsu zen a film. J’ai le temps de boire un café : ikh hob tsayt tsu trinken a kave. La boisson se dit di kave, le café à ne pas confondre avec le commerce : der kafé. Je bois un café dans un café se dira : ikh trink a kave in a kafé.
  • Zikher morgn, surement demain. Et elle termine par : A gutn yontef

Voyons à présent le vocabulaire :

  • Les noms communs:
  • Der yontef, di yontoyvim : la fête. Mitsraim : l’Egypte, der seyder : Dos yor : l’année di yorn : les années. Der plimenik : le neveu, di plimenitse : la nièce, dos eynikl : le petit fils, der shpayzkrom : l’épicerie, der shpayzkremer : l’épicier, di matse : le pain azyme,  dos fleysh : la viande, di sho : l’heure, dos gesheft : le commerce, der khreyn ; le raifort, di tsayt : le temps, dos  geduld : la patience.
  • Les adjectifs  adverbes et particules
  • Gants : tout,  zis : doux, sucré, tsuzamen ; ensemble, zikher : surement

Les expressions :

  • vi lang : combien de temps. Gut yontef ou a gutn yontef : Bonne fête

 

  • Les verbes : arbetn : travailler, greytn ; préparer, koyfn : acheter ; vartn : attendre, fargesn : oublier, zayn : être

 

arbetn travailler gearbet
greytn préparer gegreyt
koyfn acheter gekoyft
vartn attendre gevart
fargesn oublier fargesn
Zayn Être geven

 

Sur ces entre-fêtes, je vous souhaite de bonnes fêtes de Peysekh, a gutn yontef avec tout le khreyn que vous voudrez,  ainsi qu’a gite vokh.

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