LEÇONS DE YIDDISH N° 4

A gutn tog tayere tsuherers

A présent que vous avez acquis quelques mots de vocabulaire, nous allons aborder le thème des questions.

Tout comme le bokher yeshive, un étudiant dans une académie talmudique court dans la rue en criant : j’ai des réponses, qui a des questions ? nous  allons aborder diverses façons de poser des questions.

En yiddish,lorsque l’on pose une question, on inverse  la place du pronom personnel et du verbe. Nous avons appris la fois précédente le verbe boire, trinken. Pour dire il boit, on dit : Er trinkt. Mais si je pose une question, boit-il, je dirai : trinkt er ?

Maintenant,  nous allons ajouter petit à petit les pronoms interrogatifs et naturellement inverser la place du pronom et du verbe. Le verbe s’appeler  à l’infinitif se dit heysn. Veiller à bien prononcer le h aspiré. Heysn.

Suivant l’exemple de trinken, comment dira-t-on je m’appelle, tu t’appelles, il s’appelle. Je vous laisse quelques secondes.

Ikh heys, du heyst. Et heyst. Comme la racine du verbe contient un s à la fin,  le tu et le il sont semblables. Et à la forme interrogative : comment t’appelles tu ?

Vi heystu ? Vi signifie comment..

Prenons à présent le pronom interrogatif  ou qui se dit Vu  . Le verbe habiter à l’infinitif se dit voynen. Comme nous l’avons vu la fois précédente, pour conjuguer le verbe, nous enlèverons le en de l’infinitif. Il rester voyn que nous mettrons aux diverses formes .ikh voyn : j’habite, du voynst, : tu habites, er voynt : il habite. Comme nous sommes très curieux , nous voulons savoir ou telle personne  dont on nous a parlé habite . Vu voynstu ? Si l’on dit ou habites tu ?  Si l’on demande ou habite t il, on dira.. : vu voynt er ? ou pour une femme :  vu voynt zi ?.

Le yiddish utilise une forme particulière à la deuxième personne, il contracte voynen et du en un seul mot qui devient voynstu. Il en est de même  avec heysn : vi heystu ou encore  avec bist . Vu bistu ?

Vous avez peut-être déjà entendu la chanson : vu bistu geven ? qui signifie : ou étais tu passé. Dans cette chanson, une femme se plaint que son amoureux l’a abandonné et est revenu trop tard, une fois que la jeunesse était passée.

Ecoutons à présent un petit dialogue entre Moyshé, Moïse et Yankl qui est un diminutif de Jacob dont vous devriez déjà comprendre quelques mots.

  • Moyshé :Ikh hob a fraynd .Er redt yiddish
  • Yankl: Vi heyst er ?
  • Moyshé :Er heyst Shloyme
  • Yankl: Un vu voynt er ?
  • Moyshé : In pariz
  • Yankl: Ah. Shloyme fun pariz. S’iz a kleyne velt. Ikh ken im.
  • Moyshé : S’iz do nor eyn Shloyme vos voynt in paris un redt Yiddish
  • Yankl: Ikh ze im eyn mol in vokh. Mir trinken a shnaps un shpiln kortn
  • Moyshé : Tsi voynt er ri des roziers.
  • Yankl: Farvos ?
  • Moyshé Mayn Shloyme shpilt nisht kortn
  • Yankl: Oyb azoy, s iz nisht mayn shoyme.
  • Moyshé Oy! Es zenen do tsvey Shloymes in pariz vos redn yidish .

 

La première phrase, ikh hob a fraynd. signifie : j’ai un ami. Un ami se dit fraynd et une amie frayndine. Er redt yiddish . il parle yiddish . Le verbe redn signifie parler.

Vi heyst er ? Comment s’appelle t il

Er heyst Shloyme .Vous l’avez deviné. Il s’appelle shloyme.

Un vu voynt er. Et ou habite-t-il ?remarquez l’inversion du verbe et du pronom personnel après vu.

Moyshé répond. In Pariz. A Paris. Le in avant Paris signifie à, dans un endroit.

Comment diriez-vous : j’habite à Toulouse… : Ikh voyn in Toulouz.et le contraire je n’habite pas à Toulouse : Ikh voyn nisht in Toulouz.

Yankl poursuit le dialogue et dit : Ah Shloyme fun paris. Le Shloyme de Paris. Fun signifie de. Vous l’avez compris quand on vit quelque part on dit in et quand on vient, on est  de quelque part on dit fun.

Il poursuit en disant : s’iz a kleyne velt. Mot à mot c’est un petit monde, soit le monde est petit. Di velt , mot féminin, signifie, le monde. Puis il ajoute : ikh ken im. Je le connais. Le verbe connaitre à l’infinitif se dit kenen.

Moyshé lui répond : S’iz do nor eyn  Shloyme vos voynt in Paris un redt Yiddish

Il n’y a qu’un seul Shloyme qui vit à paris et parle Yiddish.

Do signifie ici. Ikh bin do : je suis ici. Et nor signifie seulement.

Intéressons-nous à  vos, qui dans cette phrase signifie qui et faisons quelques exercices avec notre vocabulaire durement acquis :

J’ai un ami qui boit….

Ikh hob a fraynd vos trinkt….

J’ai une sœur qui s’appelle Malke

Ikh hob a shvester vos heyst malke

J’ai un frère qui ne parle que le Yiddish

Ikh hob a bruder vos redt nor yidish

 

Reprenons à présent le dialogue: nous avons appris que Moyshé a un ami du nom de Shloyme qui vit à paris et parle yiddish. Et Yankl semble le connaitre.

Yankl dit: Ikh ze im eyn mol in vokh. Mir trinken a shnaps un shpiln kortn.

Eyn mol in vokh est une expression signifiant une fois par semaine

Et ikh ze im : je le vois. Nous étudierons im dans une prochaine leçon

Jusqu’à présent, nous avons conjugué le verbe au singulier. Voyons maintenant la première personé du pluriel, nous : qui se dit mir ; comme la station spatiale russe.

Au pluriel, le verbe conjugué retrouve la même forme que l’infinitif, soit sa terminaison finale en n ou en. Exemple : nous buvons : mir trinken.

Comment diriez-vous, nous parlons… : mir redn . Dans le dialogue, Yankl dit : mir trinken a shnaps, nous buvons un shnaps et mir shpiln kortn ; nous jouons aux cartes. Le verbe jouer se dit shpiln.

Curieux, Shloyme demande : Tsi voynt er in pariz. Le Tsi signifie : est-ce que. Et ici il demande est ce qu’il vit à paris ? Ce à quoi, Moyshé répond par une autre question : Farvos : pourquoi. suivant l’habitude de toujours répondre à une question par une question.

En rapport à la leçon précédente, si je pose la question :

Farvos bistu mid ? Pourquoi est-tu fatigué, vous pourriez me répondre : vayl s’iz vinter, parce qu’on est en hiver.

Mais Moyshé, ayant un sens aigu de la possession de son Shloyme répond : Mayn Shloyme shpilt nit kortn.

Mon Shloyme ne joue pas aux cartes. Nouveau mot : mayn qui signifie mon ou ma.

Mon livre se dira donc… : mayn bukh

Ce à quoi Yankl réagit au quart de tour : Oyb azoy, s’iz nisht mayn Shloyme. Oyb azoy signifie dans ce cas. Ce n’est pas mon Shloyme.

Et Moyshé constate alors : oy ! es zenen do tsvey Shloymes vos redn yiddish in paris

Oh, il y a deux Shloyme qui parlent yiddish à paris.

Nous avions vu l’expression : es iz et sa contraction s’iz avec do qui signifie : il y a. que l’on utilise au singulier. S’iz do a bukh. Il y a un livre.

Mais pour le pluriel, on dira : es zenen do, toujours dans le sens d’il y a .Ici es zenen do tsvey Moyshés : il y a, ou il existe deux Moyshé. Nous commencerons à plus utiliser cette tournure quand nous aborderons le pluriel à la prochaine leçon.

Récapitulons à présent nos nouvelles connaissances

  • Les verbes : redn : parler, heysn : s’appeler, voynen : habiter kenen : connaitre et spiln : jouer
  • Les noms communs : Der fraynd, l’ami, di frayndine : l’amie, di velt : le monde, di vokh : la semaine, di kortn : les cartes.
  • Les prénoms interrogatifs : vi : comment .vu : ou tsi : est ce que farvos : pourquoi :
  • Le pronom relatif : vos

 

Revoyez bien toutes ces notions sans vous découragez, et comme le dit le proverbe : az me ken nit vi me vil, tut men vi me ken. Si on ne peut pas faire comme on voudrait, on fait comme on peut.

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