1938

« L’assassinat par un Juif du troisième secrétaire de l’Ambassade d’Allemagne à Paris a déclenché une colère indignée dans toutes les couches de la population. On s’attendait généralement à ce que le gouvernement de la nation prenne des mesures. Pour cette raison, il y a eu une pleine approbation des mesures légales adoptées contre les Juifs.

Pourtant, la plus grande partie de la population a eu beaucoup moins de compréhension et de sympathie pour la manière dont l’action spontanée contre les Juifs a été mise en œuvre. Au contraire, cela a été condamné par beaucoup, y compris par de nombreux membres du parti. La démolition des vitrines, du contenu des magasins et des meubles dans les maisons a été perçue comme une destruction inutile de biens de valeur qui a, en dernière analyse, constitué une perte pour la richesse de la nation allemande.

Cette destruction était en contradiction flagrante avec les objectifs du plan quadriennal et, en particulier, avec la collecte des biens d’occasion qui vient d’être achevée. La crainte a également été exprimée que cela pourrait réveiller des pulsions destructrices dans les masses. De plus, ces événements ont suscité un sentiment de sympathie inutile pour les Juifs dans les villes et les zones rurales. »
(Rapport mensuel du Président du gouvernement de Souabe, 12 décembre 1938, cité par Walter H. Pehle in « November 1938—From Reichskristallnacht to Genocide. Berg, New-York/ Oxfrord, 1991. »