Ephéméride |Le Juif Süss [4 Février -bis]

4 février 1738

Le Juif Süss, symbole du Juif comploteur et prévaricateur.

« Le Juif Süss » représente la figure emblématique de la dizaine de « Juifs de cour » qui, au XVIIIe siècle, accédèrent aux sommets des petits états allemands. Son procès eut un retentissement important dans toute l’Allemagne d’alors. De 1737 à 1739, les pamphlets contre le juif Süss furent nombreux.
Il représentera alors le symbole du juif comploteur et prévaricateur, acharné à la perte des chrétiens, caricature imputant alors aux seuls Juifs une pratique d’enrichissement personnel des conseillers des princes alors largement répandue à l’époque.
Cette image se répliquera dans plusieurs romans jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, même si plusieurs ouvrages viseront au contraire à réhabiliter le personnage ou à en donner une vision plus juste.

Wilhelm Hauff lui consacra une nouvelle en 1827. L’auteur y développait une vision protestante des événements et dressait un portrait peu sympathique de Joseph Süss Oppenheimer, présenté comme un étranger aux mœurs dissolues.
Le Juif Süss fit ensuite l’objet de nombreuses publications juives visant à le réhabiliter. Parmi les plus notables, il faut citer celles du rabbin Marcus Lehmann en 1872 ou de l’écrivain Salomon Kohn en 1886. En 1874, l’historien Manfred Zimmermann lui consacra une thèse où il s’efforçait de donner une image impartiale de Joseph Süss Oppenheimer.

Mais ce fut surtout Lion Feuchtwanger qui ramena le personnage de Süss en pleine lumière.
Lion Feuchtwanger (1884-1958) était issu d’une famille de la bourgeoisie juive assimilée de Bavière. Conservatrice, sa famille était libérale et attachée au culte de la petite patrie. Lion Feuchtwanger devint un maître du roman historique et connut une gloire mondiale en publiant en 1925 : « Le Juif Süss » qui en fera l’un des auteurs germanophones les plus lus du xxe siècle.

Critique de théâtre, metteur en scène et dramaturge, il fut l’un des fondateurs, en 1908, du magazine culturel Der Spiegel. En 1914, Lion Feuchtwanger fut surpris à Tunis par la déclaration de la Première Guerre mondiale. Fait prisonnier, il réussit à s’échapper et à rejoindre Munich. Après guerre, il se rangea parmi les pacifistes et antimilitaristes. Il devint un ami et collaborateur de Bertolt Brecht dans le Berlin des années vingt.

Feuchtwanger, qui avait rompu avec le judaïsme, disposait de nombreuses sources, en 1916, quand il commença à s’intéresser au personnage du Juif Joseph Süss-Oppenheimer pour dénoncer l’antisémitisme. Il en fit d’abord un drame en trois actes, joué à Munich à partir d’octobre 1917, qui reçu une critique très défavorable. Il décida alors d’en faire un roman.

Le Juif Süss (titre original : Jud Süß) connut un succès modéré à sa parution en 1925 en Allemagne, puis phénoménal dans le monde entier. Plus de 100 000 exemplaires furent vendus en Allemagne en 5 ans. À la fin de la guerre, 2 millions d’exemplaires avaient été vendus dans le monde entier.
Publié pour la première fois en France en 1929 aux éditions Albin Michel dans une traduction de Maurice Rémon, il fut réédité en 1999 chez Belfond dans une nouvelle traduction de notre ami Serge Niémetz, que je vous recommande vivement.

Feuchtwanger présente Süss comme un homme ayant une intelligence hors du commun, une formidable habileté financière et politique lui permettant une ascension fulgurante.
Joseph Süss est déjà connu dans toute l’Allemagne du Sud pour ses talents de financier lorsqu’il rencontre en 1732 le prince Charles-Alexandre, futur duc de Wurtemberg au service duquel il se place. Le pouvoir qu’il détient et le luxe dont il s’entoure lui valent la haine du peuple et de la cour. Il utilise aussi sa position pour protéger ses coreligionnaires.
Mais le duc s’éprend de la fille de Süss et la pousse au suicide. Alors, Süss œuvre en secret à la perte du duc scellant du même coup et consciemment son propre destin tragique. Lorsque cela pourrait lui sauver la vie, Süss refuse de se convertir. Emprisonné, il redécouvre la sagesse juive qui proclame la vanité de tout pouvoir1. Sa mort est mise en scène comme un parcours d’expiation et une purification. Une poignée de membres de la Communauté juive dérobe son cadavre sous le gibet pour l’enterrer rituellement.

Dans un premier temps, en rédigeant sa pièce, Feuchtwanger, qui était devenu pacifiste au cours de la Première Guerre mondiale voulait écrire une parabole sur la guerre. Il voulait opposer à l’Action qui aboutit à des compromissions et des comportements inhumains, l’Esprit, à l’Occident destructeur, l’Orient et sa tradition de méditation. Süss représentait dans un premier temps l’action qui conduit à l’aveuglement du héros sur ses compromissions. Après s’être tourné vers la vie spirituelle, Süss accepte sa mort avec sérénité.

A partir de 1920, mais cette fois-ci sous une forme romanesque. Il s’attache à reconstituer les éléments économiques politiques, religieux et culturels de l’époque. La thèse philosophique s’efface alors peu à peu au profit du récit historique. Lion Feuchtwanger qui avait été témoin d’incidents antisémites en 1919, s’attache à décrire l’antisémitisme du XVIIIe siècle. À la fin du roman, il montre que Süss est en fait un bouc émissaire qui masque les difficultés sociales de la période. Il cherche aussi à décrire à travers son personnage le cheminement mystique qui pouvait conduire un homme de la volonté du pouvoir à la doctrine du non-vouloir.
Feuchtwanger était particulièrement préoccupé par les questions de la conversion et de l’antisémitisme. Il avait été particulièrement frappé par le fait que Süß aurait pu se sauver en se convertissant au christianisme, mais avait fermement refusé de le faire, préférant retourner à l’observance et à la piété juives formelles.

Un premier film fut tiré du roman en Grande-Brfetagne en 1934. Réalisé par Lothar Mendes, le film « Jew Süss » mettait en vedette l’acteur allemand Conrad Veidt dans le rôle titre.
Le film britannique était sympathique aux Juifs et généralement considéré comme une adaptation fidèle du roman. C’était censé être une condamnation de l’antisémitisme, et non une justification de celui-ci.

Goebbels décida alors d’apporter une réponse antisémite au film philosémite de Mendes.

Adolf Hitler et son ministre de la propagande, Joseph Goebbels, estimaient que le cinéma était un outil très puissant pour façonner l’opinion publique. Les nazis avaient créé un département cinématographique dès 1930 et Goebbels s’était personnellement intéressé à l’utilisation du film pour promouvoir la philosophie et le programme nazis. Peu de temps après la prise de pouvoir par les nazis, Goebbels insistait dans ses discours sur le fait que le rôle du cinéma allemand était de servir d ‘ »avant-garde de l’armée nazie » alors qu’ils se préparaient à conquérir le monde. Il leur demanda de « produire des films avec … des caractères raciaux marqués » qui dépeignaient les hommes et la société « tels qu’ils sont dans la réalité ».

En novembre 1938, Goebbels avait mené une série d’attaques contre les Juifs dans les médias allemands qui, après le meurtre d’un diplomate allemand à Paris par un Juif, aboutirent aux émeutes anti-juives connues sous le nom de Kristallnacht. La Nuit de Cristal fut considérée par Hitler comme un désastre politique tant en Allemagne qu’à l’étranger, et il fut furieux contre Goebbels. Non seulement les incitations à la brutalité par Goebbels avaient suscité des critiques sévères au niveau international, mais la réaction mitigée des médias allemands avait mis en évidence le manque de soutien général des Allemands à la violence antisémite.
Hitler exprima sa frustration et sa colère devant la réaction mitigée des médias allemands et insista sur le fait que, au lieu d’appeler ouvertement à la violence contre les Juifs comme Goebbels l’avait fait, la propagande nazie devrait « éclairer les événements de politique étrangère » de telle manière que le peuple allemand lui-même appelle à la violence contre les Juifs.
En réponse à la réprimande de Hitler, Goebbels lança une campagne pour promouvoir les vues antisémites des nazis auprès de la population allemande. Il ordonna à chaque studio de produire un film antisémite. Hitler préférait des films tels que « Der ewige Jude » qui présentait ouvertement et directement le programme antisémite nazi. Goebbels, cependant, n’aimait pas la grossièreté de ces approches directes, préférant l’approche beaucoup plus subtile consistant à diffuser des messages antisémites à travers une histoire attrayante et populaire.

« Jud Süß », fut donc un des films de propagande nazie produit en 1940 par Terra Film à la demande de Joseph Goebbels. Le film fut réalisé par Veit Harlan, qui écrivit le scénario avec Eberhard Wolfgang Möller et Ludwig Metzger. Les rôles principaux étaient joués par Ferdinand Marian et l’épouse de Harlan, Kristina Söderbaum. Werner Krauss et Heinrich George apparaissaient dans des rôles secondaires-clés.

Le film commence avec le couronnement de Karl Alexander, duc de Wurtemberg (joué par Heinrich George), un homme très aimé de son peuple souabe, qui fait serment d’obéir aux lois du duché « selon la loyauté et l’honnêteté traditionnelles du Wurtemberg ». Cependant, le Duc devient vite frustré parce que la Diète de Wurtemberg (le conseil provincial) lui refuse les fonds nécessaires pour entretenir un train de vie comparable à celui des souverains voisins. Il veut un garde du corps personnel, une compagnie d’opéra, et une compagnie de ballet. Manquant même des fonds pour acheter des cadeaux à la Duchesse (Hilde von Stolz) pour son couronnement, le duc envoie un courtisan à Francfort pour emprunter de l’argent à Joseph Süß Oppenheimer (Ferdinand Marian).
Süß montre des bijoux aux émissaires, bijoux qui sont manifestement au-delà des moyens du duc et dit ensuite que ce serait un honneur pour lui de fournir au duc des bijoux avec un rabais substantiel.
Cependant, Süß insiste pour présenter les objets au Duc personnellement malgré l’interdiction aux Juifs (Judensperre) d’entrer dans la ville, en vigueur depuis plus d’un siècle. Muni d’un sauf conduit du duc, Süß se coupe les cheveux, se rase la barbe et enfile des vêtements «chrétiens» afin d’entrer au Wurtemberg déguisé en chrétien. Comme sa voiture a un accident, Dorothea Sturm (Kristina Söderbaum) offre à Süß de l’emmener à la ville.

Le duc est ravi des bijoux, et Süß reporte volontiers le paiement. Süß propose également de financer le garde du corps, l’opéra et le ballet du duc. Finalement, le duc découvre qu’il doit à Süß 350.000 thalers, mais Süß refuse en disant que tout ce qu’il veut en « paiement » est l’autorité pour entretenir les routes et les ponts du duché pendant 10 ans – et le droit de percevoir des péages pour leur utilisation et leur entretien . Le duc recevra un pourcentage du produit, se libérant ainsi des limites financières imposées par le conseil.

Les nouveaux péages font grimper le prix de la nourriture et autres produits de première nécessité, enrichissant à la fois Süß et le duc. Süß obtient également l’autorisation de prélever des taxes sur le sel, la bière, le vin et le blé. Il aide aussi le duc à se procurer des femmes de l’endroit, engageant ainsi également la corruption des mœurs. L’augmentation du prix des nécessités de base fait souffrir le peuple du Wurtemberg.

Les taxes oppressives et les méthodes de collecte brutales incitent à des rébellions sporadiques qui sont sévèrement réprimées. Süß va jusqu’à détruire la moitié de la maison d’un forgeron pour montrer son pouvoir de punir ceux qui refusent de payer leurs impôts. Lorsque le forgeron attaque le carrosse de Süß avec un marteau, Süß fait pendre le forgeron au motif qu’une attaque contre le ministre du Duc équivaut à une attaque contre le Duc lui-même.

Après une résistance initiale, le duc cède à la demande de Süß d’abroger la loi interdisant aux Juifs de vivre dans le Wurtemberg. Une horde de Juifs sales et douteux est alors montrée entrant dans la ville. Süß leur permet de s’enrichir aux dépens de la population. Le vieux rabbin Loew (Werner Krauss) critique Süß pour son style de vie excessivement opulent de ministre des finances du duc et le prévient que cela pourrait causer sa chute, car « le Seigneur punit les Juifs qui oublient qui ils sont! » Mais Süss n’y prête pas attention.

Süß poursuit sans relâche Dorothea Sturm et fait des plans pour l’épouser, mais ses plans échouent lorsque son père, le président du conseil (Eugen Klöpfer), intervient. Dorothée et son fiancé, Faber (Malte Jaeger), se marient en secret. Süß fait alors emprisonner le père de Dorothea – au motif qu’il est un des chefs de la conspiration contre le duc.

Lorsque le conseil s’oppose à l’usurpation croissante du pouvoir par le duc et à l’abrogation de la constitution Süß lui suggère que cette contestation de son autorité peut être réprimée en lrenvoyant le conseil et en restructurant le gouvernement pour que le duc puisse régner en monarque absolu. Süß indique au Duc qu’il peut accomplir cela en engageant des mercenaires et que, en signe de gratitude, les Juifs de Wurtemberg fourniront tous les fonds nécessaires. Süß fait valoir qu’il serait plus efficace si le duc lui donnait une lettre lui accordant l’immunité contre les lois de Wurtemberg. Le duc hésite au début, mais finalement accède à sa demande.

Dans le cadre d’une tentative de contrecarrer le coup d’Etat prévu par le Duc, Faber est envoyé en mission pour obtenir une aide extérieure, mais il est arrêté alors qu’il tente de quitter la ville. Malgré la torture, il refuse de révéler l’identité de ses co-conspirateurs. Dorothea se rend chez Süß pour demander la libération de son mari mais Süß exige d’elle des relations sexuelles pour prix de la liberté de son mari. Süß viole Dorothea, qui s’échappe ensuite et se noie. Süß tient sa promesse de libérer Faber qui découvre ensuite le cadavre noyé de sa femme.

Süß suggère au duc de se rendre ensemble à Ludwigsburg sous prétexte de rencontrer l’émissaire de l’empereur et de retourner au Württemberg seulement après que le coup d’Etat prévu l’ait établi comme monarque absolu. Cependant, avant l’arrivée des mercenaires étrangers, le peuple de Württemberg se soulève sous la direction d’Obrist Röder. Les soldats du Wurtemberg refusent de tirer sur leurs concitoyens et plusieurs citadins se rendent à Ludwigsburg pour affronter le duc et Süß. Alors qu’ils présentent leurs griefs, le duc est emporté par une crise cardiaque fatale.
Süß est placé en détention par les rebelles et soumis à un long procès sous les accusations de trahison et d’irrégularités financières. Cependant, il est finalement condamné principalement pour avoir eu des relations sexuelles avec une femme chrétienne.
Süß est exécuté, plaidant jusqu’à la fin qu’il n’était rien de plus qu’un «fidèle serviteur» du défunt duc. Tous les autres Juifs ont alors trois jours pour quitter le Wurtemberg.
Alors que le film tire à sa fin, un citoyen du Wurtemberg, observant le départ des Juifs, commente: « Que les citoyens des autres Etats n’oublient jamais cette leçon ».

Le film a été caractérisé comme « l’un des morceaux de propagande antisémite les plus célèbres et les plus réussis de l’Allemagne nazie ».

Le film fut présenté à la Mostra de Venise le 8 septembre 1940 où il obtint le Lion d’Or et reçut des critiques élogieuses, de la part de Michelangelo Antonioni, entre autres.
Il se classa sixième sur les trente films allemands les plus populaires des années de guerre. Au sein du Troisième Reich, il fut le film numéro un de la saison 1939-1940, vu par des auditoires totalisant plus de vingt millions à une époque où la population de l’Allemagne était d’environ soixante-dix millions.

Himmler ordonna que le film soit montré aux unités SS sur le point d’être envoyées contre les Juifs, aux populations non juives des zones où les Juifs étaient sur le point d’être déportées, et aux gardiens des camps de concentration.
Des témoignages de violence anti-juive furent rapportés après que le public eut visionné le film. En particulier, les adolescents semblaient particulièrement enclins à être incités à la violence par le film.

En 1945, la projection du film en Allemagne fut interdite par décret de l’Occupation militaire alliée. En fait, le film fut interdit dans l’ensemble du monde occidental et la plupart des copies existantes furent détruites.

Harlan, qui avait dirigé plus tard le film de propagande Kolberg (1945), fut le seul réalisateur du Troisième Reich à être accusé de crimes contre l’humanité. Harlan se défendit en affirmant qu’il n’avait été ni nazi ni antisémite. Il affirma que Goebbels avait contrôlé son travail et qu’il ne devrait pas être tenu personnellement responsable de son contenu. Il raconta comment il avait été forcé de supporter l’ingérence constante de Goebbels dans la production du film. En fin de compte, le tribunal condamna le film mais exonéra le réalisateur. Bien que Harlan n’avait pas agi noblement, le tribunal admit qu’il avait opéré sous la contrainte et ne devrait pas être tenu responsable du contenu du film.

Tous les membres de la distribution furent également exonérés de toute responsabilité, affirmant qu’ils avaient été contraints de participer au film. Selon son biographe Friedrich Knilli, Marian n’avait jamais accepté son rôle de Süß et est devenu alcoolique, mourant peu de temps après la guerre dans un accident de voiture de 1946. Certains ont attribué l’accident à un suicide.

Heinrich George et Werner Krauss furent placés en état d’arrestation en raison de leur affiliation passée au parti nazi. Bien que Heinrich George avait été membre du parti communiste allemand avant la prise de pouvoir par les nazis, il fut interné comme collaborateur nazi dans le camp spécial soviétique de Sachsenhausen où il mourut en 1946.

Werner Krauss fut interdit de se produire sur scène et dans des films en Allemagne. Il fut obligé de subir un processus de dénazification de 1947 à 1948. En fin de compte, il fut réhabilité au point d’être invité à des festivals de films allemands. En 1954, il reçut l’Ordre de la République fédérale d’Allemagne et en 1955, il reçut la Haute Décoration de la République d’Autriche.

Au cours des premières années qui suivirent la guerre, Kristina Söderbaum fut souvent chahutée et souffrit même de l’indignité de se faire jeter des légumes pourris. Au cours des années suivantes, elle exprima souvent des regrets pour ses rôles dans les films antisémites. Elle continua à jouer des rôles dans au cinéma, mais il ne lui fut jamais offert un rôle principal après la guerre. Finalement, elle se reconvertit en photographe de célébrités.

Harlan fut obligé par une ordonnance du tribunal de détruire ce qui était alors considéré comme le seul négatif restant de « Jud Süß » et il l’aurait fait en avril 1954. Quelques années plus tard, cependant, des copies du film recommencèrent à circuler pour l’embarras du gouvernement ouest-allemand. Après une longue enquête, il fut établi qu’un autre négatif existait en Allemagne de l’Est et qu’il avait été utilisé pour faire des copies qui furent doublées en arabe et distribuées dans les pays du Moyen-Orient comme l’Egypte et le Liban. Bien que ce négatif n’ait jamais été localisé, il a été largement suspecté que cette version avait été produite et distribuée par la Stasi ou le KGB afin de stimuler l’antisémitisme parmi les Egyptiens et les Palestiniens contre Israël et les Etats-Unis qui le soutenaient.