24 avril 1922
Naissance de Hirsh Glick, auteur de « Zog nit keynmol », le chant des partisans juifs.
S’il y a une chanson qui exprime le courage des partisans juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est le « Zog nit keynmol » (Ne dites jamais) de Hirsh Glik, également connu sous le nom de « Chant des Partisans », qui fut adopté comme hymne officiel des partisans.
Inspirée par l’histoire du soulèvement du ghetto de Varsovie, la chanson reste un puissant hommage à l’engagement du peuple juif à se battre pour sa survie.
L’auteur, à peine âgé d’une vingtaine d’années lorsqu’il écrivit la chanson, naquit et grandit à Vilna. Ayant hérité son talent musical de sa mère, il passa la plus grande partie de sa courte vie à composer des poèmes et des chansons inspirées pour ses compatriotes juifs.
Glik naquit en 1920 et fréquenta une école primaire hébraïque à Vilna, avant que la pauvreté l’oblige à prendre un emploi en tant qu’ouvrier dans une usine métallurgique.
À l’âge de 13 ans, il commença à composer ses premiers poèmes, et trois ans plus tard, il fonda, avec plusieurs autres jeunes poètes juifs, un cercle littéraire appelé «Yung Vald» (Jeune Forêt). Après des débuts en hébreu, il passa rapidement au yiddish, et établit sa réputation comme l’un des poètes les plus prometteurs de la Vilna d’avant-guerre.
Lorsque les Soviétiques s’emparèrent de la Lituanie en 1939, les orientations à gauche de Glik lui permirent de s’intégrer assez bien dans le monde soviétique, et ses chansons et ses poèmes apparurent fréquemment dans la presse judéo-soviétique. Bien qu’il publiât abondamment, la pauvreté de sa famille l’obligea à travailler, d’abord dans le secteur du papier, puis dans une quincaillerie.
Lorsque les Allemands envahirent la Lituanie en 1941, Glik fut l’un des milliers de Lituaniens juifs et anti-nazis qui tentèrent de fuir la ville pour rejoindre les partisans dans les forêts. Comme beaucoup, il fut capturé et emprisonné. Relâché, il se porta volontaire pour aller travailler au camp de travail de Rzeza, où il découpa de la tourbe dans une zone marécageuse où il faillit mourir de la fièvre typhoïde.
Tout au long de ses années de maladie et d’emprisonnement, Glik continua de composer des poèmes et des chansons, de les écrire sur des bouts de papier ou de les réciter à d’autres détenus afin qu’ils puissent les mémoriser. Un ami de Rzeza se rappela comment, alors qu’ils déplaçaient des morceaux de tourbe incroyablement lourds, Glik trouvait un endroit sec pour s’asseoir, demandait à son ami de fredonner un joli air et improvisait des paroles.
Lorsque les Juifs du camp furent déportés dans le ghetto de Vilna en 1943, Glik était déjà bien connu comme poète et membre de la résistance.
Avec ses camarades, il fut impliqué dans des actes de sabotage et dans la préparation d’une révolte.
Il fut également actif sur la scène littéraire du ghetto, travaillant parmi des écrivains comme Avraham Sutzkever et Leah Rudnitski. Là, il écrivit de nombreuses chansons, dont «Zog nit keynmol», sur la mélodie d’une chanson soviétique composée par Dmitri Pokrass.
La chanson se répandit rapidement parmi les combattants de la résistance. Beaucoup de ses autres chansons sont aussi des chansons de résistance et d’optimisme, y compris le populaire «Shtil, di nakht iz oysgeshternt» (Silencieuse, la nuit est pleine d’étoiles). Cette chanson rend hommage à l’héroïsme de la militante Vitke Kempner, qui avait fait sauter un train allemand et aidé des prisonniers du ghetto à s’échapper.
Glik lui-même survécut à la liquidation du ghetto et fut envoyé dans un camp de concentration en Estonie.
En juillet 1944, peu de temps avant que le camp ne soit détruit par les nazis face à l’Armée rouge qui approchait rapidement, Glik et 40 autres prisonniers réussirent à s’échapper et à fuir vers les forêts environnantes.
Là, Glik rejoignit un groupe de partisans, où lui et tous ses camarades furent tués au combat contre les forces nazies.
