12 juin 1929
Naissance à Francfort-sur-le Main d’Anneliese Marie Frank, plus connue sous le nom d’Anne Frank.
Le journal d’Anne Frank, écrit à l’origine en néerlandais et publié en Hollande en 1947 sous le titre de Het Achterhuis: Dagboekbrieven 12 juin 1942-1 août 1944 (Journal intime 12 juin 1942-1 août 1944), eut un tirage initial de seulement 1500 exemplaires mais est devenu depuis ‘un phénomène. Il a été traduit dans plus de 60 langues – de l’albanais au gallois – y compris le farsi, l’arabe, le cinghalais et l’espéranto. En 2009, il a été ajouté au Registre « Mémoire du monde » de l’Unesco.
La Maison Anne Frank à Amsterdam – la cachette d’Anne pendant la Seconde Guerre mondiale – est le site le plus visité des Pays-Bas, et Anne a même sa propre page Facebook non officielle. Des enfants du monde entier continuent d’écrire des lettres à Anne comme si elle était leur amie. Elle est restée irrévocablement l’enfant éternel.
Anneliese Marie Frank, surnommée «Anne» par ses amis et sa famille, est née à Francfort-sur-le-Main le 12 juin 1929. Elle était la deuxième et la plus jeune enfant d’une famille juive assimilée. Sa soeur, Margot Betti Frank, qui avait trois ans de plus qu’Anne, a également écrit un journal intime – bien qu’il n’ait jamais été trouvé.
Margot était la sœur la plus studieuse. Anne, quoique intelligente, était souvent distraite par les conversations avec ses amis en classe.
Anne choisit son journal – un cahier à carreaux rouge et blanc – comme cadeau pour son 13e anniversaire. Cet anniversaire, le vendredi 12 juin 1942, fut le dernier avant qu’elle et sa famille se cachent. Pour célébrer le 13e anniversaire d’Anne, sa mère avait confectionné des biscuits à partager avec des amis à l’école, et Anne se régala d’une tarte aux fraises et vit sa chambre décorée de fleurs.
Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, la famille d’Anne décida de s’échapper à Amsterdam pour fuir l’antisémitisme qui s’aggravait rapidement en Allemagne. Anne, sa soeur Margot, sa mère Edith et son père Otto entrèrent en clandestinité le 6 juillet 1942, laissant derrière eux le chat bien-aimé d’Anne, Moortje. Ils furent bientôt rejoints par quatre autres Juifs dont Peter, un garçon dont Anne allait tomber amoureuse.
Anne séjourna un total de deux ans et 35 jours dans la clandestinité. Pendant ce temps, elle ne pouvait voir le ciel, ni sentir la pluie ou le soleil, marcher sur l’herbe, ou même marcher un certain temps. Anne se concentra sur l’étude et la lecture de livres sur l’histoire et la littérature européennes. Elle consacra également du temps à son apparence: enrouler ses cheveux noirs et manucurer ses ongles. Elle a dressé la liste des articles de toilette qu’elle rêvait un jour d’acheter, notamment: «rouge à lèvres, crayon à sourcils, sels de bain, poudre de bain, eau de Cologne, savon, houppette» (mercredi 7 octobre 1942).
Dans sa cachette, Anne espérait pouvoir un jour retourner à l’école et rêvait de passer une année à Paris et une autre à Londres. Elle voulait étudier l’histoire de l’art, parler couramment différentes langues tout en voyant « de belles robes », et « faire toutes sortes de choses passionnantes ». En fin de compte, elle voulait devenir «journaliste et plus tard écrivain célèbre» (jeudi 11 mai 1944).
Le 28 mars 1944, Anne et sa famille écoutèrent un programme de la BBC diffusé illégalement par Radio Oranje (la voix du gouvernement néerlandais en exil). Gerrit Bolkestein, ministre hollandais de l’éducation, de l’art et de la science, exilé à Londres, déclara qu’après la guerre, il souhaitait rassembler des témoignages oculaires sur le vécu du peuple néerlandais sous l’occupation allemande. Anne commença immédiatement à réécrire et à réviser son journal en vue d’une publication ultérieure. Elle le fit en même temps qu’elle continuait à rédigé son journal, plus intime.
En écoutant quotidiennement les émissions de Radio Oranje et de la BBC, le père d’Anne, Otto Frank, pouvait suivre les progrès des forces alliées. Il avait une petite carte de Normandie qu’il marquait de petites épingles rouges. Le mardi 6 juin 1944, Anne écrivit avec enthousiasme: «Est-ce vraiment le début de la libération tant attendue?» Tragiquement, ce n’était pas le cas. Deux mois après les débarquements alliés en Normandie, la police découvrit la cachette des Frank.
Le 4 août 1944, trois jours après la dernière entrée du journal intime, la Gestapo arrêta Anne avec sa famille et les autres personnes avec qui elle se cachait. Ils avaient été trahis par une source anonyme qui avait signalé leur existence aux autorités allemandes.
Anne fut d’abord envoyée à Westerbork, un camp de transit aux Pays-Bas, avant d’être déportée à Auschwitz-Birkenau, où périrent au moins 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont 90% de Juifs.
Anne et sa soeur Margot survécurent à Auschwitz seulement pour être envoyées au camp de concentration de Bergen-Belsen. Les deux jeunes filles moururent du typhus peu de temps avant la libération du camp par l’armée britannique, le 15 avril 1945. La date exacte de leur décès est inconnue. Margot avait 19 ans et Anne n’avait que 15 ans.
