Ephéméride | Karl Emil Franzos [ 25 octobre]

25 octobre 1848

Naissance à Tchortkiv (Ukraine), de Karl Emil Franzos, écrivain emblématique de la symbiose judéo-allemande dans l’empire des Habsbourg. Il était d’origine séfarade.

Nous avons évoqué la biographie de Franzos, à l’occasion de l’anniversaire de son décès, dans notre éphéméride du 28 janvier dernier
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Un point remarquable dans la biographie de cet écrivain qui s’est consacré à la description du monde ashkénaze de Galicie, Podolie et Bukovine est qu’il était d’origine séfarade, ce qui donne l’occasion de parler de l’histoire des Séfarades en pays ashkénaze.

Les Juifs séfarades constituaient un élément marginal en l’Europe de l’Est, à l’exception des régions roumaines où, en raison de leur nombre relativement important, ils jouaient un rôle légèrement plus significatif. Les Juifs expulsés de la péninsule ibérique à la fin du XVe siècle et les « conversos » qui la quittèrent à une époque ultérieure ne s’installèrent pas en Europe de l’Est.
Ceux qui y arrivèrent le firent après s’être d’abord installés dans les pays ottomans ou, beaucoup moins souvent, en Italie. Néanmoins, certains Séfarades établis en l’Europe de l’Est arrivèrent des Balkans et d’autres régions de l’Empire ottoman aux XVIe et XVIIe siècles. A côté des Juifs ibériques, il y avait des Juifs de langue italienne, grecque, romane, arabe et persane, souvent considérés comme Séfarades en Europe orientale. De plus, il arrivait que des Juifs ashkénazes se marient au sein des communautés séfarades et s’assimilent au groupe. C’est ainsi qu’Ashkenazi devint un nom de famille séfarade courant.

Pendant deux siècles, les Juifs turcs et espagnols jouèrent un rôle de premier plan dans le commerce international en Europe de l’Est le long des routes reliant les centres commerciaux de Salonique, Andrinople et Istanbul à Gdańsk, Leipzig et Francfort dans les parties centrale et septentrionale de l’Europe. De même que leurs concurrents arméniens, grecs et turcs, ils partaient de la mer Égée pour rejoindre Pressburg (Bratislava) et Cracovie en passant par Belgrade et Buda (Budapest). Plus à l’est, les « routes tartares », plus courtes mais plus risquées, reliaient Kaffa (Feodosiya), Cetatea Albă (Belgorod Dnestrovski) et Chilia (Kiliya) sur la mer Noire, le long des fleuves Dniester et Siret en Moldavie, au centre commercial de Lwów et vers l’est jusqu’à Kiev et Novgorod en Russie ou vers l’ouest vers Cracovie, Leipzig et Gdańsk.

Un des plus remarquables parmi ces marchands, fut Joseph Nasi (1524-1579), duc de Naxos. Né à Lisbonne dans une grande famille de marchands, il s’installe en 1537 à Anvers puis en Italie. Parvenu en 1554 à Istanbul, où il retourne au judaïsme, Nasi devient conseiller personnel et diplomate du sultan Selim II. Il mène les négociations de paix avec la Pologne en 1562. En contrepartie, il obtient de vastes concessions commerciales avec la Pologne. Ses agents s’établissent à Lwów, et développent un vaste réseau de succursales en direction du sud. Leurs traces sont encore visibles dans les villes du sud de la Pologne, de l’ouest de l’Ukraine et de l’est de la Roumanie.

Après la défaite de la Hongrie à Mohács en 1526, la Transylvanie devint autonome sous suzeraineté turque, alors que la Hongrie méridionale et centrale était intégrée à l’empire ottoman. Le statut des Juifs changea alors radicalement: ils obtinrent les mêmes droits que dans le reste de l’empire.
Beaucoup de Séfarades immigrèrent ensuite dans la région, principalement depuis Istanbul, Salonique et Belgrade. Buda (Budon dans les sources séfarades) était le centre juif le plus important, avec ses communautés ashkénaze et séfarade. En 1580, environ un tiers des 800 juifs environ étaient des Séfarades.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Buda devint le principal point de contact entre Juifs orientaux et occidentaux, ouvrant la voie à une influence séfarade sur les juifs hongrois. Les rabbins de Buda se tournaient vers Salonique pour obtenir des décisions sur les questions relatives à la halakha. Efrayim ha-Kohen de Vilna, qui s’établit à Buda en 1666, correspondait avec des rabbins séfarades de l’empire ottoman, parmi lesquels Moïse Galanté à Jérusalem.

Buda fut également un lieu de transmission pour le sabbatianisme des Balkans vers le reste de l’Europe. Et, de manière générale, la ville était une étape principale pour les voyageurs se rendant vers et en provenance de la Terre d’Israël. Les séfarades de Buda étaient principalement des marchands qui commerçaient avec l’empire ottoman et avec les terres des Habsbourg. La présence séfarade à Buda fut cependant de courte durée: la fin de l’occupation turque en 1686 fut marquée par le pillage violent du quartier juif par les troupes autrichiennes, à la suite de quoi Séfarades et Ashkenazes s’enfuirent vers l’empire ottoman.

Sous la domination turque en Hongrie, une présence séfarade est également documentée à Eger, un important centre commercial qui attirait les Juifs turcs après 1569, ainsi qu’à Győngyős, Jászberény et Vác au nord. Székesfehérvár, au nord-ouest, comptait une importante communauté juive entre 1544 et 1688; beaucoup de ces Juifs séfarades venaient de l’empire ottoman ainsi que de Buda. Dans le centre et le sud de la Hongrie, des colonies séfarades sont attestées au XVIe siècle à Kecskemét, Paks, Tolna et Makó.

En Transylvanie sous suzeraineté ottomane (1541-1690), des Juifs séfarades s’installèrent à Alba Iulia, la seule ville permettant une résidence juive, et s’étendirent dans les zones rurales au cours de la seconde moitié du XVIe siècle. Le prince Gabriel (Gábor) Bethlen (1580-1629) leur accorda l’autonomie et des concessions commerciales avec l’empire ottoman (en ce qui concerne, par exemple, les tapis et les épices) en 1623. Des médecins séfarades étaient présents à la cour du prince, de même que des traducteurs séfarades du turc en hongrois et en latin. Influencé par la foi calviniste des élites de Transylvanie et peut-être par son médecin de Cour séfarade, Avraham Sasa d’Istanbul, Bethlen autorisa les « conversos » à retourner ouvertement au judaïsme et à porter des vêtements sans signes distinctifs juifs. À la fin du dix-septième siècle, il y avait 70 familles séfarades à Alba Iulia.

À Porumbacul de Sus, près de Făgăraş, dans le sud de la Transylvanie, les Juifs séfarades sont réputés avoir introduit la fabrication de verre dans la région. À Târgu Mureş, les Séfarades sont mentionnés à partir de 1582. Une communauté permanente fut fondée en 1601 dans le village voisin de Náznánfalva. Le premier chef communal connu était Mosheh Aizik Frenkel, descendant d’une famille « converso ».

Les Séfarades constituaient une partie importante, sinon la majorité, des Juifs de Hongrie et de Transylvanie sous la domination turque. Ils se consacraient au commerce local et international et payaient des impôts en échange de leurs droits. Leur vie religieuse et érudite était florissante. Mais à la fin de la domination turque en 1686 et 1690, respectivement, la plupart préfèrent retourner dans l’Empire ottoman. Les quelques personnes qui restèrent furent progressivement assimilées aux vagues d’immigration ashkénaze de Bohême, d’Autriche et de Galicie.

La région de Timişoara accueillit une immigration séfarade aux XVIe et XVIIe siècles. Les armées turques occupèrent Timişoara en 1552, après quoi des Juifs séfarades de Belgrade et d’Istanbul s’installèrent dans toute la région. À Lugoj au nord, à Caransebeş à l’est et à Făget au sud, des colonies juives séfarades ont été répertoriées en 1733, 1746 et environ 1750, respectivement.
Au moment de l’occupation des Habsbourg en 1716, les Séfarades de la ville de Timişoara eurent l’option de rester et et vivre à la périphérie de la ville. Beaucoup choisirent de rester.
Don Moses Pereira devint un important commerçant qui détenait le monopole du tabac pour tout l’empire des Habsbourg, tandis que Diego Aguilar obtint le droit de fonder en 1739 une communauté composée à la fois de Séfarades et d’Ashkénazes. Deux synagogues, dont une séfarade, furent construites en 1762.
Au XIXe siècle, deux communautés séfarades, une orthodoxe et une moderne, furent fondées (ainsi que trois ashkénazes), dirigées par les rabbins Mosheh Alkalay entre 1831 et 1863 et Yosef Levi entre 1815 et 1856, respectivement. Au début du XXe siècle, il y avait environ 1 000 Séfarades dans la ville.

Des Juifs séfarades atteignirent les régions méridionales de la Pologne (Galicie) par les principales routes commerciales européennes, bien que peu s’y soient installés définitivement. La ville de Husiatyn (Gusyatin) constituait une exception. Des marchands juifs de Salonique y furent mentionnés même après 1772. Des Juifs séfarades et des Juifs italiens s’installèrent à Lwów (Lemberg) dans la seconde moitié du XVIe et la première moitié du XVIIe siècles comme marchands et médecins. Des agents de Joseph Nasi, tels qu’Avraham et Mosheh de Moza et Ḥayim Kohen, dominaient les échanges, notamment de vins et d’épices, avec l’empire ottoman. Bénéficiant de droits spéciaux et du statut diplomatique accordés par le sultan et le roi de Pologne, ils suscitèrent la jalousie des marchands locaux, Juifs polonais compris. Après la mort de Nasi en 1579, beaucoup de Séfarades abandonnèrent la ville. En 1600, ceux qui restaient s’étaient fondus dans la plus grande communauté ashkénaze.

La communauté séfarade de Zamość était unique. À mi-chemin entre Lwów et Lublin, Zamość fut conçue par le magnat Jan Zamoyski, propriétaire et fondateur de la ville, pour devenir un centre universitaire et économique de style occidental. En 1587, Zamoyski, qui avait étudié à Padoue et apprécié l’érudition et les compétences des Juifs locaux, invita les Juifs séfarades de Venise et de l’Empire ottoman à s’installer et à développer la ville, en leur accordant de vastes privilèges réservés aux Juifs d’origine espagnole et portugaise. Plusieurs douzaines de familles séfarades (dont beaucoup originaires de Lwów) s’y installèrent et furent autorisées à y acheter des propriétés, pratiquer le commerce et la plupart des métiers manuels, et à exercer la médecine et la pharmacie. La communauté séfarade déclina après la mort de Zamoyski en 1605, lorsque ses privilèges furent réduits et que les aristocrates polonais commencèrent à faire défaut sur le remboursement de leurs dettes. Beaucoup quittèrent la ville et, en 1630, la communauté fut submergée par les Juifs ashkénazes nouvellement arrivés.

La grande communauté de Kazimierz (ultérieurement annexée à Cracovie) comptait une composante séfarade aux XVIe et début du XVIIe siècles. Les Séfarades notables furent le financier Mosheh ben ‘Uzi’el, Shelomoh Ashkenazi de Udine (Italie), diplomate et médecin de la cour polonaise entre 1561 et 1564, et le médecin communal David Morpurgo, diplômé de la faculté de médecine de Padoue en 1623.
La famille de pharmaciens et de médecins Calahora, fondée par le médecin de cour, Shelomoh Calahora (décédé en 1597), acheta des terrains supplémentaires pour la ville juive de Kazimierz en 1608 et était connue à Cracovie jusqu’au milieu du XIXe siècle. Après l’invasion suédoise vers 1655, presque tous les Juifs espagnols et italiens de Kazimierz abandonnèrent la ville. Comme pour sceller cette évolution, Matityahu Calahora, médecin et pharmacien, fut accusé de blasphème. Une accusation de meurtre rituel mena à des émeutes estudiantines. Jugé à Piotrkow, il fut mis au bûcher en 1663.

Plus loin à l’est, des Séfarades et des Juifs italiens sont répertoriés dans des ports de la mer Noire tels que La Tana (Azov), Soldaia (Sudak) et plus particulièrement Kaffa en Crimée, puis à Ochakiv et Olbia, à l’embouchure du Dniepr, en Ukraine. En 1672, la province de Podolie située au sud-est de la Pologne, annexée à l’empire ottoman, resta sous domination turque jusqu’en 1699. Certains Juifs ottomans s’établirent dans la région et l’influence du sabbatianisme s’en trouva peut-être accrue. À ce jour, cela n’a pas encore été étudié.

La première mention de Juifs espagnols sur les terres roumaines apparait en 1559, localisée dans les villes valachiennes de Silistra, Bucarest et Craiova, en transit vers la Transylvanie et la Hongrie. À Brăila, une communauté juive à majorité séfarade se développa de la fin du XVe siècle au milieu du XIXe siècle, période où elle fut submergée par les Ashkénazes.
Cetatea Albă (Genovese Moncastro) comptait une importante communauté de Juifs byzantins et plus tard Séfarades après 1591. Abritant une colonie karaïte, Cetatea Albă servait également de point de transit pour de nombreux Juifs se rendant en Eretz Israël.
Au nord, Hotin (Khotin) était le lien principal avec les marchands juifs de Lwów. Des Juifs séfarades s’y installèrent au XVIe siècle. Ils commercèrent et s’installèrent parfois dans les villes de Cernăuți, Siret et Suceava.
À Iaşi, une colonie séfarade se développa après 1565 et domina le commerce du vin et de l’alcool. Le voyageur Yosef Shelomoh Delmedigo (Yashar) de Crète fait état d’une importante communauté juive à Iaşi entre 1619 et 1620. À partir du milieu du dix-septième siècle, l’immigration en provenance de Galicie conduisit progressivement à une majorité ashkénaze.

La Roumanie est le seul pays de la région où des communautés séfarades telles que Bucarest, Craiova et Timişoara furent pérennes, renforcées par une vague de Séfarades, venant en particulier de Bulgarie, après le traité d’Andrinople (1829). Engagés dans le commerce d’import-export, ils établirent de nouvelles communautés dans les ports du Danube tels que Călăraşi, Giurgiu, Turnu Măgurele et Calafat. Le plus important était à Turnu Severin. En 1833, de nombreux Juifs des Balkans, de Bucarest et de Hongrie, dont les deux tiers étaient des Séfarades, y résidaient.

L’ancienne colonie séfarade de Craiova fut renforcée par l’immigration de Vidin en Bulgarie et, en 1806, possédait une synagogue espagnole. En 1882, environ 40% de la communauté était séfarade (150 familles sur 370). En 1893, la communauté séfarade obtint un statut légal, un succès rare à l’époque. À Ploieşti, les Juifs séfarades commencèrent à arriver en 1806. Ils se partageaient les installations communautaires avec les Ashkenazes, en ayant toutefois des synagogues et des sociétés funéraires séparées.

Bucarest abritait la plus grande communauté séfarade en Roumanie, bien que les Ashkénazes fussent majoritaires à partir du milieu du dix-septième siècle. En 1730, le banquier Mentes Bally et le médecin Daniel de Fonseca réussirent à obtenir la reconnaissance officielle de la présence juive. Le nombre de Séfarades augmenta à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. La synagogue « Kahal Grande » fut construite en 1811. Le recensement de 1832 dénombrait 2600 Juifs, dont 80 familles séfarades. En 1842, une deuxième synagogue espagnole, « Kahal Cicu » (Petite synagogue en judéo-espagnol), fut construite, ce qui permit de résoudre les tensions entre les fractions conservatrice orthodoxe et libérale moderne. En 1864, les Séfarades se séparèrent des Ashkénazes et construisirent leur propre cimetière. Renforcée par l’immigration en provenance de Bulgarie et d’Anatolie, la communauté comptait 150 familles en 1858 et 330 en 1899. Il y avait 665 familles en 1917 et 1500 (6000 personnes) en 1940.

Entre 1719 et 1834, une institution à dominance séfarade, le hahambaşi (héb., khakham bashi; grand rabbi), domiciliée à Iaşi et disposant d’une autorisation d’Istanbul, protégeait les traditions, les privilèges et l’autonomie de toutes les communautés juives de Moldavie-Valachie.
Dans la Roumanie moderne, les Séfarades se sont sécularisèrent de plus et devinrent actifs dans la politique nationale roumaine, soutenant les révolutionnaires de 1848 au plan politique et financier et se portant volontaires dans la guerre d’indépendance de 1877-1878 en Roumanie.

La contribution séfarade à l’économie et à la culture de la Roumanie fut notable tant dans le commerce que dans la vie culturelle.
Les Séfarades furent à l’origine de deux innovations majeures: à la fin du XIXe siècle, Michael El Nahmias édita « Mercurul Român », le premier périodique financier en Roumanie; et « Samitca » (plus tard, Ralian et Ignat Samitca), la plus ancienne imprimerie juive du pays, furent les pionniers de la technologie de la lithographie (1878) et de l’utilisation du moteur dans l’industrie de l’imprimerie (1893). En 1868, Samitca ouvrit une succursale à Turnu Severin, qui publiait deux périodiques en judéo-espagnol (ladino).

Le déclin des Séfarades en Roumanie se produisit à la fin des années 30 et au début des années 40. L’assimilation et la sécularisation augmentèrent, les mariages mixtes se multiplièrent et le judéo-espagnol perdit de son prestige.
Des organisations sionistes telles que Ovove Tsiyon et Bene Tsiyon encouragèrent l’aliya. Et comme tous les Juifs roumains, les Séfarades furent témoins d’une montée du fascisme et de l’antisémitisme. Le coup final fut donné par la perte des subventions d’État (1939), suivie de la législation antisémite et de la persécution par la Garde de fer, qui aboutirent à des réquisitions (confiscation de propriétés et de bâtiments communaux) et de la destruction par les flammes de la « synagogue espagnole » de Ploieşti (1940) et de la synagogue « Kahal Grande » de Bucarest (1941).

Après la Shoah, sous le régime communiste de 1948, ce qui restait devint une « section séfarade » de la communauté juive de Bucarest. Beaucoup partirent pour Israël et d’autres s’assimilèrent. Seul un groupe minuscule, centré autour de la synagogue « Kahal Cicu » à Bucarest, conserva la tradition séfarade.

Aujourd’hui, la présence séfarade en Europe de l’Est survit essentiellement dans quelques synagogues qui subsistent et, de manière générale, dans la surprenante résilience de certains noms de famille séfarades, tels que Abarbanel, Algazi, Dylion, Elion, Frenk et Szpanierman au milieu d’une communauté juive très majoritairement ashkénaze d’Europe de l’Est.

Source: Alexander Avraham – YIVO

(Photo: une famille séfarade de la région de Lublin en 1915)