JOSEPH BOCZOV

JOSEPH BOCZOV

JOSEPH BOCZOV ou József Boczor dit Ferenc Wolff (3 août 1905, Felsőbánya (Transylvanie,Hongrie qui devint Roumanie en 1919 – 21 février 1944, fusillé au fort du Mont-Valérien), est un ingénieur chimiste, juif hongrois communiste, soldat volontaire de l’armée française de libération (FTP-MOI de la région parisienne), fondateur, en 1942, et chef du 4e détachement dit des « dérailleurs ».

Issu d’une famille juive aisée, il s’engagea dès le lycée dans le mouvement révolutionnaire et devint membre des Jeunesses communistes.
Plus tard il devint ingénieur chimiste après des études à l’Institut polytechnique à Prague. Grand spécialiste en explosifs il s’était aguerri à la vie combattante durant la guerre d’Espagne. D’ailleurs à l’âge de 23 ans, il quitte son village natal pour se rendre, à pied, en Espagne, combattre dans les rangs des Brigades internationales. Il perd six mois sur les routes et dans les prisons avant d’atteindre son but.

Après la défaite de la République espagnole, il se retrouve interné avec ses camarades de lutte dans les camps d’Argelès et de Gurs. Avec nombre de ses compatriotes, il est déchu de sa nationalité. En tant qu’apatrides, ils sont déportés vers l’Allemagne. Joseph est le chef du groupe roumain du camp. Pendant la déportation, il organise leur évasion. Il passe le dernier.

Il vient à Paris et, lorsque sont formés les premiers groupes de FTP, il devient le chef du premier détachement FTP-Immigrés, composé d’éléments hungaro-roumains de la région parisienne. Il organise la première attaque à la grenade contre la gare de Belleville où de grande quantités de marchandises sont stockées dans les dépôts.

Son détachement se spécialise dans le déraillement des trains de SS et de la Wehrmacht. Les déraillements, qui se font d’abord à l’aide de simples outils, sont perfectionnés car la surveillance allemande se fait de plus en plus rigoureuse. L’ingénieur-chimiste Boczov, aux prises avec mille difficultés, fait preuve de beaucoup d’ingéniosité et d’initiative.

LEnsuite, lorsque la lutte clandestine se développe et prend des formes toujours plus élaborées, Boczov, par son intelligence et son expérience, devient le chef du 4e détachement, qui se consacre à des actions d’envergure contre les chemins de fer utilisés par l’armée allemande.

Filé depuis le 24 septembre 1943 par la Brigade Spéciale no 2 (BS2) des Renseignements généraux, Joseph Boczov se cache : à Paris, au 85, rue de Turbigo ; au 1bis, rue de Lanneau ; au 9, rue Caillaux. Le 21 octobre 1943, Joseph Boczov, Léon Goldberg et quatre autres combattants partent en mission pour faire stopper un convoi allemand sur la ligne Paris – Troyes, à Grandpuits près de Mormant. Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1943, le train déraille, mais ils n’ont pas repéré qu’ils étaient filés par la BS2. Une fusillade s’engage. Trois résistants sont tués ou faits prisonniers, et les trois autres s’enfuient, mais sont repérés. L’étau se resserre.

Joseph Boczov est arrêté le 27 novembre 1943. Accusé d’avoir accompli 20 attentats (chiffre éloigné de la réalité), il est traduit devant le Tribunal militaire. Il est fusillé au fort du mont Valérien le 21 février 1944 avec les 22 autres membres de l’Affiche rouge.