La résolution la plus importante adoptée par ce congrès fut sans doute celle, peut-être antisémite, sur la position des Juifs au sein du mouvement prolétarien. Deux représentants français (Regnard et Argyriades) y affirmèrent que de nombreux banquiers juifs étaient de « grands oppresseurs du travail », ce qui, selon le journal Justice, trahissait un certain antisémitisme au sein du congrès :
« Il semble y avoir un fort sentiment anti-juif au Congrès » (22 août 1891).
Il s’agit d’un léger changement par rapport à la précédente résolution de l’Internationale sur la place des Juifs dans la société. Auparavant, elle se contentait de « s’opposer à l’antisémitisme », mais adoptait désormais une position « contre la tyrannie philosémite ». Cette expression mérite d’être clarifiée ; il semble que l’Internationale ait eu une vision plutôt pessimiste des Juifs, estimant qu’un nombre disproportionné de Juifs occupaient des postes élevés au sein du système capitaliste. Bien que rien n’indique que les représentants aient totalement négligé le prolétariat juif, il semble qu’ils aient moins insisté sur le soutien à sa lutte en raison des liens supposés de la religion avec le capitalisme.
Le fait que certains des communistes les plus célèbres et les plus influents de l’époque étaient juifs semble indiquer que la recherche d’antisémitisme dans cette résolution du Congrès est quelque peu ténue. Cependant, cela montre qu’il subsistait des préjugés antisémites, même au sommet de la Deuxième Internationale en 1891.
(Source: Encyclopedia of Marxism)
